La Cité des anges par RemyD
Un remake des "Ailes du Désir" de Wim Wenders poussif et trop mollement interprété par un Nicolas Cage fatigué.
Comme dans son modèle, les anges du film de Brad Siberling nous entourent. On ne les voit pas, mais ils savent chacun de nos gestes. L'un d'eux (Nicolas Cage) tombe sous le charme d'une chirurgienne (Meg Ryan). Son seul remède est de quitter son ciel pour devenir humain. Ce qu'il fait après avoir longuement pesé le pour et le contre. Il rencontre un ange déchu qui lui fait par de son expérience.
Chez Wenders, les anges sont des créatures poétiques qui passent leur temps à philosopher. Chez Silberling, ils philosophent aussi pas mal, mais sont d'une mollesse extraordinaire. Le cinéaste américain reprend les mêmes décors que son homologue allemand, à savoir une immense bibliothèque dans laquelle les anges se retrouvent pour discuter et espionner les pensées des humains. Il utilise aussi la technique des voix off pour y parvenir, mais rien ne nous fait oublier l'originalité de Wenders. Son film ne se distingue guère de la plus quelconque romance à l'eau de roses. Ses personnages sont les clichés affligeant d'une Amérique bien pensante.
L'ange de Wenders tombe amoureux d'une trapéziste, pour sa beauté et sa magie. Celui de Siberling s'amourache d'un médecin, pour sa capacité de sauver des vies. Wenders utilise le coeur et Siberling l'esprit. Tout ici est résumé à un sentimentalisme exacerbé et à une émotion facile.
Meg Ryan prête son joli minois à l'idéale féminin. Elle ne cesse de pleurer et de se prendre la tête, sans vraiment passionner le spectateur à sa condition. Il serait grand temps qu'elle change enfin de registre car elle en a les possibilités. Nicolas Cage, lui, nous gratifie d'une de ses pires compositions. Sa nonchalance et son air de cocker abattu en font un être céleste des plus ridicules. Pour peu on aurait envie de lui administrer quelques coups de pieds au train, pour le réveiller. Bref, un remake totalement inutile et d'une pauvreté alarmante.