La Cité des femmes par Germain_Tramier
Relecture de l'île des femmes, thème récurrent dans la littérature, notamment celle de Pierre Louÿs, ce film est très inégal. Un début assez brouillon, un peu trop bruyant à mon gout (ce qui est quand même un comble pour un Fellini, cinéaste pas tellement minimaliste). Si l'intention était de mettre son spectateur mal à l'aise, c'est très réussi. Heureusement, après une partie volontairement cacophonique et grotesque, la magie s'active. On se laisse prendre dans ce tourbillon de salles, d'êtres, de fantasmagories, on s'y perd avec un plaisir de plus en plus grand ; à la suite d'un Mastroiani de moins en moins confiant, ridiculisé par ce tourbillon féminin. On retrouve parfois des facilités, des images déjà trop vu, quand on connait les autres films, mais jamais au point de nous faire décrocher.
La fin est au niveau des meilleurs Fellinis, notamment la magnifique scène du toboggan et du cabaret lumineux ; si étrangement mélancolique. Il faut reconnaître que l'entreprise est trop grande pour être totalement dénigrée ; et le film est souvent drôle ce qui le sauve, quoi qu'on en dise. Quand j'ai compris qu'il s'agissait probablement, au final (sans que cela soit dit explicitement) d'un pastiche du Magicien d'Oz (dans un registre très différent, certes) j'ai beaucoup ri !
Un mot demeure : surprenant, très surprenant...