La Cité des hommes par FPBdL
Les favelas, sur les hauteurs de Rio de Janeiro.
Laranjinha et Acerola viennent d'avoir 18 ans. Comme des frères depuis l'enfance, ils partagent la même vie avec une sensibilité par contre différente. Le premier, réfléchi et sentimental, recherche son père qu'il n'a pas connu tandis que le second, marié et père d'un enfant de 2 ans, fait davantage confiance à son instinct. Soumis aux violences de la rue, ils seront bientôt pris dans la guerre des gangs qui couve depuis bien longtemps.
Des rues étroites et des escaliers au bout de chacunes d'elles, interminablement.
Des jeunes se déplacent les armes à la main, un gosse oublié sur la plage puis trimballé de bras en bras ou une falaise servant de décharge dans laquelle les cadavres se retrouvent parfois. Une image violente, banalisée, se faisant l'écho du désarroi des populations qui habitent ces ghettos.
- La Cité des Hommes - adapté par le réalisateur de la série éponyme reprenant acteurs et scénario, une histoire écrite par les auteurs de - La Cité de Dieu -, d'ailleurs abordant le sujet de manière quasi similaire avec une photographie aussi très comparable. Alors tout de suite, ça perd un peu de charme et d'authenticité, pourtant on arrive assez bien à entrer dans le récit avec tout particulièrement ses deux personnages principaux attachants.
Un film bien construit et une image froide captée caméra à l'épaule, qui n'épargne rien ni personne.
Un métrage qui aborde la misère des minorités, les laissés pour compte, origines des querelles qui attisent les guerres de gangs dans un pays au développement exponentiel (http://www.google.fr/publicdata/explore?ds=d5bncppjof8f9_&met_y=ny_gdp_mktp_cd&idim=country:BRA&dl=fr&hl=fr&q=pib%20bresil).
De très belles images riches de sens, depuis les surplombs jusqu'aux coeurs des quartiers (entre autres, frappant, les noeuds des lignes électriques accrochées aux mêmes pylones).
L'affrontement final annoncé dans le prologue vire dans les 15 dernières minutes au gunfight bordélique, qui pénalise la saveur globale donnée par la prestation des acteurs. Alors que l'on aurait presque pu se laisser prendre à un vrai travail journalistique façon - La Vida Loca - de Poveda, on a plus le sentiment d'un accomplissement commercial, c'est dommage de ce côté là.
- La Cité des Hommes - se termine tout de même sur un happy end sans tomber dans mélôdrame, ouvrant seulement sur la question de la vie et d'un renouveau possible.