En 2002, Fernando Meirelles réalisait "Cidade de Deus", un uppercut sur les favelas à Rio. Le succès du film le pousse à créer un série similaire qui fait un carton au Brésil... et se voit adaptée au cinéma en 2007 (la boucle est bouclée !). "Cidade dos Homens" est donc une sorte de suite spirituelle au film de 2002... et c'est un peu son problème. Difficile de ne pas regarder le film en pensant à son aîné, nettement plus réussi. Car on y retrouve la volonté d'adopter un style percutant et réaliste (caméra à l'épaule, image "naturelle"), mais Paulo Morelli ne parvient pas à faire un film aussi fort.
L'intrigue tourne autour de deux amis d'enfance qui cherchent une définition de figure paternelle (l'un parce qu'il est papa malgré lui, l'autre parce qu'il n'a jamais connu son père), et ce sur fond d'une guerre de gang qu'ils subissent. Un scénario qui fait malheureusement penser à... un épisode de série TV, car les personnages sont finalement assez peu développés au long du film. Beaucoup de personnages secondaires sont à peine effleurés ici, et la sous-intrigue autour des gangsters n'a aucun intérêt si ce n'est de donner un contexte. Heureusement, les deux protagonistes sont attachants.
Et si la mise en scène demeure poignante, les séquences nocturnes ne sont pas toujours bien gérées, de même que certaines séquences où l'image tremblotante semble un peu forcée. Bref, "Cidade de Deus" n'est pas mauvais (loin de là) mais il souffre de l'ombre de son illustre prédécesseur dont il tente de transformer l'essai.