Dans le bruit et la fureur
Allez, une fois n'est pas coutume puisque je vais parler d'un film qui n'entre pas d'emblée dans mes favoris, mais il est bon parfois de sortir un peu de son monde privilégié pour se frotter à un autre cinéma plus rude et plus âpre.
La Cité des Hommes nous décrit le monde dur et violent des favelas au Brésil où la guerre des gangs fait rage, où seule la loi du plus fort est respectée : on est pris, happés dans cette ambiance de bruit, de cris, de détonations, le quotidien de chacun, un mode de vie fait de clinquant et de violence, sorte d'exutoire pour des jeunes en perte de repères où la brutalité féroce le dispute toutefois à une tendresse naïve.
Oui, car il y a comme une touche de douceur, une forme de pureté dans l'amitié qui unit P'tite Orange et Acerola les deux ados amis depuis l'enfance, l'un qui peine à assumer sa paternité et l'autre qui part à la recherche d'un père jamais connu : deux jeunes hommes à leur entrée dans l'âge adulte et les responsabilités.
Pour les deux garçons en manque d'autorité parentale, c'est un substitut de père qu'incarnent les chefs de gangs, ciment même de ce film d'action et surtout prétexte à quelques belles scènes émouvantes dans un monde de brutes.
Un film dur et réaliste qui ne m'a donc pas laissée indifférente, même s'il s'éloigne passablement de l'univers que j'aime, avec des images et une musique superbes.