J'avais vu ce film il y a quelques années, et il ne m'avait pas séduit comme d'autres films avec John Wayne ; revu récemment, mon impression n'a hélas pas changée, je conserve donc ma note que j'avais inscrite de mémoire. Et pourtant, moi qui raffole des quêtes de trésors et des expéditions vers des contrées mystérieuses, où affluent dangers et bêtes sauvages, j'aurais pu me passionner pour ce film d'aventure qui n'offre en guise de bêtes sauvages que de banales araignées, certes de belle taille, mais mal utilisées.
En fait, il n'y a pas grand chose à sauver de ce film qui ressemble plus à un mélodrame dans le désert qui tourne autour de 3 personnages, si ce n'est la splendide photo de Jack Cardiff qui magnifie le désert de Libye où furent tournées les prises de vues, ainsi que les ruines de Leptis Magna, toujours en Libye, qui sont nommées ici Timgad, et qui offrent un cadre grandiose (cette cité fut une ville très active de l'Afrique romaine). La partie du film située dans ces ruines est paradoxalement la moins intéressante, l'atmosphère y est un peu étrange, il manque une tension dramatique que Henry Hathaway n'arrive pas à installer, c'est dommage qu'un tel décor soit si peu exploité.
Tout ceci est dû à un scénario au départ faiblard, où John Wayne est peu pardonnable dans la mesure où c'est sa compagnie, la Batjac, qui produit le film (avec quelques capitaux italiens) ; son personnage est sans grande consistance, il lui manque un caractère plus affirmé, il fait du John Wayne en étant curieusement une sorte de préfiguration d'Indiana Jones, tout en ayant paradoxalement une allure et un look de cowboy. Est-ce que George Lucas s'en est inspiré lorsqu'il a écrit le scénario des Aventuriers de l'arche perdue ? je ne sais pas, c'est fort possible.
Ce qui gâte un peu les choses, c'est la transformation subite du personnage incarné par Rossano Brazzi, qui d'un idéaliste sympathique, devient une sorte de type furieux et à moitié fou, qui s'enfuit seul dans le désert en emportant mules et vivres et en abandonnant Wayne et Sophia Loren dans la cité perdue. Ce revirement est vraiment à la limite du ridicule. De plus, le film accumule invraisemblances et clichés, bref, on peut dire que ça manque de nerf, l'action traîne un peu trop et n'offre rien de bien exaltant tout en distrayant quand même un peu, il y a quelques bons moments dans ce décor de désert omniprésent et écrasant, mais il est clair que Hathaway a fait nettement mieux. C'est peut-être une des raisons pour laquelle la Cité disparue reste un des films les moins connus de John Wayne.