Patron d'un petit institut de sondage au bord de la faillite, Rip Smith pense tenir sa dernière chance lorsqu'il découvre l'existence de Grandview, une petite ville de campagne qui s'avère le parfait reflet de l'Amérique. La population correspond en effet, dans des proportions absolument identiques, à celle du pays en termes de répartition des sexes, des âges, des appartenances politique et religieuse et de tous les sujets de la vie quotidienne ! Il s'y installe aussitôt et commence à conduire, sous le manteau, des sondages d'opinion tout aussi précis que ceux des grands instituts nationaux. Soucieux de préserver le statu quo en ville afin de garantir la pérennité de son gagne-pain, Rip s'oppose aux changements sociaux prônés par Mary Peterman, la rédactrice en chef de la gazette local. Épris de la charmante jeune journaliste, il ne peut empêcher la catastrophe lorsque celle-ci découvre le pot aux roses : suite à la révélation de sa duplicité par voie de presse, les médias à Grandview affluent des quatre coins des États-Unis, entraînant à leur suite une arrivée massive de population, et la paisible bourgade et ses citoyens ne tardent pas à perdre leur âme...
Une comédie sociale réalisée par William A. Wellman, avec James Stewart en vedette et basée sur des prémisses aussi insolites que celles-ci, ne pouvait pas manquer d'attiser ma curiosité ! Ce film de 1947 n'est pas passé à la postérité et on ne saurait s'en indigner, tant l'ensemble manque de vrais enjeux et d'intensité dramatique, mais Magic Town recèle néanmoins toutes les qualités qu'on pouvait espérer. Porté par un Jimmy au grand cœur et aux manières un tantinet goujat, il se révèle certes assez prévisible, mais tout à fait charmant. La romance entre Jimmy et la jolie Jane Wyman y est pour beaucoup, tout comme le portrait tout en tendresse que dresse le réalisateur des habitants de Grandview, des anciens qui perdent temporairement de vue leur héritage pionnier aux enfants qui ne manquent pas de le leur rappeler.