Childhood psycho.
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le 5 déc. 2018
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Réalisateur habitué à filmer des enfants ("L'effrontée"), y compris dans un cadre collectif ("La meilleure façon de marcher" se déroulait dans une colonie de vacances), Claude Miller semblait un choix idéal pour tourner l'adaptation de "La classe de neige", court roman d'Emmanuel Carrère - également co-scénariste du film.
Or "La classe de neige" version cinéma constitue un véritable échec, malgré des ingrédients prometteurs.
C'est l'exemple d'une adaptation ratée en raison d'une trop grande fidélité au matériau de base.
C'est bien simple, le film se contente d'enquiller les scènes du roman les unes après les autres, le scénario et le découpage constituant un véritable décalque : difficile de ne pas voir dans ce parti-pris une forme de paresse...
La réussite du livre tenait dans la description troublante des angoisses enfantines à la suite d'un voyage scolaire, avec en arrière-plan un thriller simple mais efficace. Or à l'écran, cette combinaison ne fonctionne pas.
Le thriller est oublié, ne surgissant que dans la dernière demi-heure, sans guère d'efforts de la part de Miller pour entretenir le mystère et alimenter le suspense.
Surtout, l'ambiance de la classe de neige est mal reconstituée ; on a bien quelques passages obligés comme les dortoirs ou le réfectoire, mais jamais le réalisateur ne parvient à créer une atmosphère, à jouer avec la topographie des lieux. Peu de montagne, peu de neige, pas de grands espaces.
En fait, Claude Miller semble uniquement préoccupé de mettre en images les séquences fantasmées par son jeune héros (à la lisière de l'épouvante), qui finissent par rendre le film indigeste par leur omniprésence.
Ces scènes étaient également très présentes dans le roman, mais à l'écrit l'équilibre était maintenu, ce qui n'est plus le cas à l'image.
Dernier point, le film est pauvre sur le plan formel : photo insipide, effets spéciaux très moyens, ambiance musicale inexistante...
Il faut néanmoins accorder des circonstances atténuantes à "La classe de neige", relatives à mes conditions de visionnage, et qui peuvent nuancer ma grande sévérité.
D'abord, j'ai vu le film sur un streaming de qualité douteuse, notamment au niveau sonore, ce qui ne favorise évidemment pas l'immersion.
Ensuite, j'ai vu l'adaptation de Miller très peu de temps après avoir lu le roman de Carrère, ce qui n'a sans doute pas aidé non plus...
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Créée
le 29 mai 2020
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