José (Antonio de la Torre) joue aux cartes dans un bar, semble amoureux d'Ana (Ruth Diaz) et semble posé "là" sans vraie raison.
Après plusieurs années derrière les barreaux pour un braquage raté, l’ancien petit ami d’Ana, Curro (Luis Callejo) sera forcé de faire équipe avec José pour trouver les responsables du braquage et du meurtre d'une femme. Ils partiront dans une chasse à l'homme semant les morts. Homme violent et impulsif Curro sera vite dépassé par le caractère volontaire de José et le rapport de force oscillant de l'un à l'autre, ne nous donne peu de piste.


Voilà un film de vengeance et de rapport au deuil. Traité de manière réaliste, la fiction semble rejoindre une certaine réalité. L'incommunicabilité et le désespoir, pointant subtilement la société, ses dérives et ses victimes. Le réalisateur arrive à donner du corps à son intrigue par le jeu des acteurs, mais surtout son ambiance brutale et lourde. Une caméra au plus près de ses protagonistes pour un aspect dramatique tendu et se démarque par un scénario froid et pessimiste. Bien peu d’action mais quelques scènes violentes éparses ne font que renforcer la tension présente tout au long du cheminement de José, et nous surprennent..Passant de l'homme plutôt mutique et calme, à l'homme violent ne s'embarrassant pas de sentiments, José crée le malaise et suscite tout autant l'empathie que le rejet.
Une musique qui s’intègre parfaitement dans les plans jouant de multiples sons, une image et des décors sans beauté particulière confèrent au film son originalité, entre violence et calme, paysages urbains à ceux secs et poussiéreux de la campagne, noirceur de l'intrigue et ensoleillement des lieux, pour un clin d'œil au western....Tous sont prisonniers de leur vie et de leurs attaches, tous ne cherchent qu'à vivre une vie meilleure, mais l’espoir ne semble pas avoir de place.
Etonnant, l’ensemble est contrebalancé par des moments réjouissants de vie. Quelques scènes décalées émergent entre salle de boxe et petites frappes, dames de quartier un tantinet commères, en passant par des fêtes familiales et amicales, des couleurs chaudes et vives, l’intrigue fait quelques embardées joyeuses et nous projettent un court instant dans des situations comiques, pour être vite rattrapées par la violence ambiante. Toute cette maîtrise pour nous perdre dans la trame narrative est plutôt réussie et l’ensemble reste prenant. Traité à la manière d’un thriller, on retrouve la signature de ce renouveau espagnol et l’intrigue, simple et directe, sans effet superflus, nous balade malgré tout avec un certain suspense.


Raúl Arévalo, l'acteur remarqué de "La Isla Minima" signe son premier long métrage. Si l'on retrouve un certain classicisme, une maîtrise et une volonté dynamique de cinéma du genre, quelques longueurs et des facilités apportent un léger bémol. Reste pour un premier métrage, une intrigue assez bien menée qui se concentre sur son personnage, entre moments d'égarements et volonté inébranlable, réserve ses surprises et nous interroge.


A découvrir.

limma
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le 6 avr. 2017

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