Excellent début. Fin contestable
Ca commence très bien : dans une ambiance lourde et oppressante, une sorte de climat de tension bizarre alors que rien de particulier n'a encore été montré ou suggéré. Le générique doit jouer un peu, et le désert qui s'étend à perte de vue sous l'objectif est curieusement claustrophobique.
Les protagonistes sont présentés avec un soin du détail agréable, et le réalisateur parvient à en capter l'essence en peu de plans et peu de répliques pour les rendre assez attachants durant une scène d'exposition qui ne se précipite pas et contribue beaucoup à l'immersion.
La transition est aussi brutale que le devient la réalisation lorsque les choses se gâtent. Tout est filmé de manière crue et réaliste. Les évènements s'enchainent sans concession, avec une violence qui surprendrait les plus blasés (je commence à avoir un paquets de films du genre derrière moi). Entre agressions, mutilations et exécutions sommaires, le film tourne rapidement au bain de sang, dans le tumulte maitrisé d'une caméra dont l'agitation tend à nous poser en victimes, plus qu'en témoins.
La suite est plutôt efficace : La réalisation reste toujours aussi tonique, avec cette brutalité et ce réalisme qui donne un impact étonnant aux séquences d'action. C'est bien joué, rythmé, et le décor choisi contribue à une ambiance particulièrement malsaine, qui m'a parue bien plus dérangeante encore que dans un Silent Hill, par exemple (un village de test d'essais nucléaires et sa population de mannequins aux visages souriants et à demi calcinés, dans une imitation figée de vie quotidienne.
Et puis dans la dernière demi-heure, ça part grièvement en couille. Alors que le film me semblait très singulier dans son ambiance et l'intransigeance du créateur vis à vis de ses personnages, on replonge en plein Hollywoodisme, avec ses moments de bravoure, ses musiques triomphantes, d'énormes coups de bol (12 réussites critiques sur l'esquive de hache après s'être fait défoncer la gueule à coup de batte), des trucs un peu trop énormes pour être crédibles et même un ou deux gros clichés.
C'est d'autant plus dommage que même dans ces moments là, le mauvais continue de se mêler au bon évoqué plus haut. Le bilan est donc plutôt mitigé, mais je ne regrette assurément pas de l'avoir vu.
/////// SPOILERS ////////
Parmi les éléments que j'ai trouvé franchement dommageables à la crédibilité de l'ensemble :
1- Le super-chien sniper qui hurle à la mort à chaque approche de mutant pendant les 2/3 du film et devient à la fin un chasseur furtif qui se tait quand son maitre le lui demande (ce qu'il ne faisait en aucun cas au début) et bondit sur les méchants pile au bon moment.
2- La scène surréaliste de l'explosion de la caravane, avec un piège à base de gaz et d'allumettes coincées dans la porte en guise de déclencheur. Perso', j'ai jamais réussi à craquer une allumette du premier coup, mais je suis p't'être moins doué qu'une porte coulissante.
3- La constante du ciné américain : On ne tue pas d'enfants pour ne pas froisser la morale des spectateurs. Chacun des protagoniste finit mutilé, traumatisé, violé, amputé, à l'exception du bambin qui n'aura même pas pris une 'tite égratignure. Chapeau.. =)
4- En parlant de sauvetage de la bonne morale : Les méchants sont toujours punis. Et ce bel adage est préservé par l'irruption de dernière minute du chien-sniper, au moment où on aurait pu s'offusquer de voir un des "méchants" s'en tirer.
5- Le héros tire sur un mutant, poussote sa dépouille du bout du pied et jette sa carabine à ses pieds pour lui permettre de se relever au ralenti et de se saisir de l'arme, dans un ultime sursaut de rage.
6- Le nombre de coups qu'encaisse le modeste vendeur de téléphones sans jamais s'évanouir plus de 6 secondes. Personnellement, je suis à terre pour un moment après une mandale par un type moins baraqué que ceux qu'il combat. Lui s'en mange une trentaine, entre les coups de hache, de chaine dentée et de couteau, sans défaillir.