Tous les vrais cinéphiles le savent, les road trip dans des coins paumés de l’Amérique qu’il soit Texan ou bien Californien sont bien les pires endroits dans lesquelles passer des vacances. Les autorités y sont peu présentes et rien ne vous met à l’abri de rencontrer des cannibales ou des violeurs d’enfants. Après les chocs que furent Délivrance et Massacre à la Tronçonneuse, Wes Craven se jette dans dans la fange après avoir déjà fait craqueler le vernis d’un couple de bourgeois dont ils révélaient la sauvagerie après le meurtre de leur fille dans La Dernière maison sur la Gauche. Le fond n’est pas si différent, même si la destination et les raisons de la vengeance diffèrent totalement. Comme source d’inspiration, il faut citer un sinistre fait divers écossais s’étant déroulé au 17ème siècle où une famille vivant reclus dans une grotte s’attaquait aux voyageurs égarés pour les dépecer et les manger. Lorsqu’ils furent enfin arrêter, ils durent subirent des châtiments aussi horrible que ceux qu’ils avaient infligés à leur victime. L’histoire de La Colline a des yeux prend place dans le désert du Nevada près de Yucca Flat, un terrain autrefois employé par l’Armée américaine pour effectuer des essais nucléaires en plein air. C’est d’ailleurs dans cet endroit chargé en radio-activité que John Wayne et toute l’équipe de production du film Le Conquérant développèrent des cancers en cascade après avoir été exposés aux zones irradiés où le taux de radioactivité y été 400 fois supérieur à la dose normalement "supportable" pour le corps humain.
Cette destination de rêve, c’est celle que choisi une famille pour faire étape dans leur trajet les menant vers la Californie afin d’aller visiter les vestiges d’une ancienne mine d’argent. À défaut d’une troisième couille, le patriarche espèce sans doute trouver un objet de valeur en dépit des avertissements lancés par le propriétaire d’une station service. Evidemment, le camping-car tombe en panne au milieu de nulle part et les touristes se retrouvent contraint de devoir camper sans savoir qu’une tribu de cannibales les observe dans les collines, prêt à se repaître de leur chaire. Les connaisseurs sauront de quoi il en retourne, le festin anthropophage étant comme il se doit assorti d’un viole, d’une chasse à l’homme, et de représailles tout aussi brutale en retour. Oeil pour œil, sang pour sang. Il ne sera donc pas question du long calvaire d’un groupe sur un autre mais bien d’une opposition violente rassemblant les deux clans sur le terrain commun de la chasse. Quelque soit les origines, le schéma familial reste inchangé puisque les deux familles ont en commun d’être régie par un système patriarcale qui s’effondrera de lui même en cours de conflit. La cruauté ne sera pas l’apanage des sauvages, puisque les individus parfaitement intégrés dans la société sont tout à fait capable de jouir du même sadisme comme on le verra dans leurs rapports à la violence que ce soit dans la sophistication d’un piège particulièrement sournois ou bien dans la fureur de leurs affrontements.
Malgré l’apparence monstrueuse de la tribut de chasseurs introduit par la narration fantasque de leur grand-père renégat qui évoque une terrible « malédiction », les membres ne seront jamais dépeint que comme des hommes de Cromagnon plus risible qu’effrayant, qui fascine surtout pour leur vulgarité, leur grognement, et leurs invectives totalement grotesque. On pourra glisser le clan Sawyer de Tobe Hooper comme principale source d’inspiration, mais le fait est que chaque membre porte un nom de planète faisant ostensiblement référence à la mythologie Grecque (Cronos qui engloutissait ses propres enfants), et donc au berceau de notre civilisation. La dégénérescence qui semble frapper les générations pourrait évoquer une forme de consanguinité mais la trogne d’un acteur comme Micheal Berryman fait irrémédiablement penser à l’effet d’une mutation génétique occasionnés par plusieurs facteurs, notamment environnementaux qui aurait ravagé autant les peaux que les cerveaux. Leur handicape intellectuelle ne les empêcheront pas de se montrer particulièrement rusés en employant des talkie walkie pour pouvoir s’organiser plus facilement contre l’ennemi. Comme souvent chez Wes Craven, le discours prévaut sur les intentions et si le film a quelque peu vieillit et souffre notamment de la comparaison avec son remake, il n’en reste pas moins divertissant et pas seulement pour la barbarie hystérique contenue dans ses séquences comme celle d’un « home invasion » devenu instantanément culte mais bien parce qu’avant de vouloir
dispenser des leçons sur les mécanismes du genre comme le font certains cinéastes contemporains, lui se contentait simplement d’y contribuer sans formalisme aucun, en délivrant l’essence même de ce que les fans recherchaient dans ce type de cinéma destiné à l'exploitation.
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