La Colline aux coquelicots
6.9
La Colline aux coquelicots

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki (2011)

Laissant de côté le lyrisme environnemental de Hayao Miyazaki, tout comme l'héroïc-fantasy de son précédent film, « la Colline aux coquelicots » plonge dans le Japon du début des années 60, tout juste relevé de la Guerre et pas encore totalement entré dans la modernité de la décennie suivante. Ambiance réaliste et récit mélodramatique.
Sur une colline surplombant le port de Yokohama, Umi, jeune lycéenne dévouée qui vit chez sa grand-mère dans l'attente du retour de sa mère partie étudier aux États-Unis s'astreint à hisser le pavillon chaque matin, en souvenir de son père, mort sur un destroyer durant la guerre de Corée. Un geste qui n'a pas échappé à Shun, rédacteur du journal du lycée, qui lui consacre un poème anonyme. Les deux lycéens, attirés l'un par l'autre, vont partager de plus en plus d'activités : de la rédaction de polycopiés à la bataille pour sauver le vieux foyer du lycée - le Quartier latin - promis à la démolition. Une relation qui tourne court, lorsque Shun croit comprendre qu'Imu n'est autre que sa propre demi-soeur. Mais finalement, le quiproquo sera levé : il est en fait le fils d'un des meilleurs amis du père disparu d'Imu. Tout est bien qui finit bien... L'intrigue est charmante et délicate, et évoque avec sincérité un Japon adolescent et rétro. Une histoire nostalgique qui, dans l'Histoire des studios Ghibli pencherait plus du côté des Tombeaux des lucioles, mais bien loin de la force du drame de guerre de Isao Takahata. Cette colline des coquelicots manque de souffle et n'emballe cependant pas totalement, faute de réels enjeux et d'une trame sentimentale un brin trop mélodramatique.
Quant à l'animation, elle s'avère un peu paresseuse et verse même parfois les mauvais travers du style japonais. On retrouve dans ses arrière-plans cependant la magnificence propre aux studios Ghibli, mais l'ensemble reste néanmoins assez largement anodin. Un petit film, pas désagréable, mais loin du merveilleux charme auquel nous avaient habitué les studios Ghibli.
danielmuraz
6
Écrit par

Créée

le 12 janv. 2012

Critique lue 468 fois

2 j'aime

danielmuraz

Écrit par

Critique lue 468 fois

2

D'autres avis sur La Colline aux coquelicots

La Colline aux coquelicots
takeshi29
8

Quand l'animation refuse la surenchère

Pendant que la souris US continue à nous servir de la princesse, de la bonne vieille méchante, du prince plus ou moins charmant, le tout enrobé de chansons niaises calibrés pour les Oscars, son...

le 5 févr. 2012

50 j'aime

6

La Colline aux coquelicots
SBoisse
8

Jolie et gentille bluette nippone

La Colline aux coquelicots est l'adaptation, réussie, d'un manga shōjo, c'est-à-dire d'une bluette. Une bluette est une histoire sentimentale et platonique pour jeunes filles en fleurs. Une bluette...

le 23 janv. 2018

38 j'aime

2

La Colline aux coquelicots
Docteur_Jivago
6

Dans l'ombre d'Hayao

Une fois La Colline aux coquelicots terminée, j'ai, en partie, eu le même ressenti que pour Arietty, c'est-à-dire l'impression d'avoir visionné une oeuvre sympa, plutôt inventive, tendre et meilleur...

le 11 avr. 2016

38 j'aime

3

Du même critique

Le Grand Soir
danielmuraz
8

Punks not dead !

Cinquième film en huit ans pour le duo Benoît Delépine / Gustave Kervern. Et, au-delà de la sélection cannoise, cette année, la confirmation d'une vraie oeuvre en construction et de deux vrais...

le 30 juin 2012

2 j'aime

La Colline aux coquelicots
danielmuraz
6

Pas de souffle sur les Coquelicots

Laissant de côté le lyrisme environnemental de Hayao Miyazaki, tout comme l'héroïc-fantasy de son précédent film, « la Colline aux coquelicots » plonge dans le Japon du début des années 60, tout...

le 12 janv. 2012

2 j'aime

Sinister
danielmuraz
2

Sinistré

Sinister fait peur. Par la vacuité de son scénario et la platitude de sa mise en scène. Pourtant la première séquence - avec cette pendaison filmée en super 8 granuleux et son air de snuf movies...

le 27 déc. 2012

1 j'aime