La Colline aux coquelicots par Vikler
C'est avec mon cœur d'enfant plein d'entrain que je suis partie voir la Colline aux coquelicots. Je ne suis pas une spécialiste de Miyazaki et des studios Ghibli mais la bande annonce donnait envie, et entre deux films de fin du monde (coucou Jeff Nichols), il me paraissait agréable de plonger dans un peu de magie et d'amour.
Parlons d'abord du dessin. Les japonais ont un style bien à eux et reconnaissable entre 1000, mais en 2012, avoir l'impression que Princesse Sarah ou Ranma ½ peuvent surgir à chaque instant, c'est légèrement anachronique. Ajoutons à cela qu'Umi, l'héroïne, a hérité de la voix française de Joey dans Dawson, et vous aurez une idée du trouble temporel qui fut le mien lors des premières minutes de la projection.
L'histoire ensuite. Ah ben c'est bien simple, elle est NAZE.
[Spoiler inside]
Une lycéenne, qui tombe amoureuse d'un lycéen, et autant vous dire que dans le Japon des années 60, le climax érotique de l'histoire est atteint quand leurs mains se frôlent par hasard lors d'un échange de polycopié de physique chimie.
Umi a perdu son marin de père lors de la guerre de Corée, sa mère est partie on ne sait où faire on ne sait quoi, et elle sert de bonne à tout faire (sans réelles contraintes m'enfin la bouffe ne va pas se faire toute seule hein !) pour ses frères et sœurs et autres locataires dans la maison de sa Grand-Mère (Princeeeesse Saraaah).
Cette lycéenne modèle se voit embarquée dans la restauration du Quartier Latin, vieille bâtisse qui sert de foyer étudiant et que le proviseur veut démolir. La fronde anti-démolition, vous l'avez deviné, est menée par Shun, le si joli lycéen.
La Quartier Latin est le seul élément qui aurait pu sortir la Colline aux Coquelicots de sa banalité et j'ai eu bon espoir que le niveau remonte quand apparait à l'écran ce lieu un peu fou. Mais non.
L'idée d'Umi : « On va appeler les filles à la rescousse pour faire un grand ménage ! » (le foyer est uniquement occupé par des garçons, c'est donc un bordel sans nom).
Là-dessus, twist complètement fou dans le scénario, Shun est un enfant adopté et en voyant une photo du père d'Umi, il se rend compte qu'ils ont le même père et que leur amour est donc impossible. (SRSLY guys !?).
Sur ces entrefaits, la mère d'Umi a reparu, ça tombe bien, c'est le moment idéal pour éclaircir toute cette histoire.
"Non mais en fait, Shun c'est le fils d'un ami de ton père qui est mort et dont la mère est morte en accouchant et dont les familles de deux côtés ont été entièrement décimées durant la guerre (on sent le mec né sous une bonne étoile). Ton père a décidé de le recueillir et d'aller le reconnaitre à la mairie sans m'en parler et bon tu vois il est revenu à la maison avec, moi j'étais enceinte de toi, et franchement m'occuper de deux chiards à la fois, c'était pas le rêve d'une vie quoi... Du coup on l'a refilé à un couple qu'on connaissait qui venait de perde son unique enfant (grosse GROSSE marrade dans le coin), mais il est resté déclaré sous le nom de ton père, et puis sur la photo ben en fait son père c'est le mec qui pose à côté du tien". SRSLY GUYS !??
10 dernières minutes : Le Quartier Latin est sauvé grâce au grand ménage. Shun et Umi peuvent enfin se tenir la main sans crainte de commettre un péché mortel.
Putain que c'était chiant. Putain que c'était niais.
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