Goro est le fils de Hayao et l’on sent de suite la filiation, tant dans les thèmes que dans l’esthétique. C’est l’histoire d’une jeune fille dont le père a disparu en mer. Portant sur ses épaules l’espoir de le revoir, elle s’oublie et ne vit que pour les autres. L’élément perturbateur est la rencontre avec le jeune Shun, étudiant beau gosse et poète. Il semble évident qu’il s’aiment. Oui mais leur passé commun pourrait bien empêcher leur amour de s’épanouir. Plusieurs histoires en une. Le thème du deuil et de la filiation sont bien présents mais on entrevoit également la naissance d’un Japon moderne dans lequel les traditions et les convenances sont amenées à s’effilocher ou peut-être plutôt à évoluer à l’image du rôle de l’héroïne dans sa famille ou du foyer pour étudiants, le « Quartier Latin », lieu de révolutions sociales. Tout ça fleure bon la nostalgie et le respect. Si l’esthétique rappelle très bien que nous somme en terres Ghibli, on notera tout de même une animation de moindre finesse que dans les films de papa. Les décors restent subliment, en particulier le Quartier Latin, véritable foire aux merveilles et aux trouvailles. En bref, on suit avec plaisir ce récit émouvant, drôle et reposant.