"If ye break faith with us who die We shall not sleep, though poppies grow..." John McCrae
Umi est une jeune lycéenne qui hisse des pavillons au sommet d'un mât sur la colline où elle vit, espérant qu'un jour son père revienne de la mer où il a un jour embarqué pour défendre les couleurs du Japon. Et bien que son père ne revienne pas, un poème anonyme publié dans le journal lui apprend que quelqu'un a remarqué son signe et le comprend. Elle se rapprochera au même moment de Shun, un camarade de son école, et un lien étrange se tissera entre ces deux jeunes étudiants.
Goro Miyazaki est à l'origine de ce film de Ghibli qui, loin d'être un chef-d'oeuvre ou un classique qui marquera notre culture nippone, restera un film d'animation qui défendra honorablement les valeurs que HAYAO Miyazaki n'a cessé de présenter dans les siens. Peut-être est-ce dû au fait que c'est bien Miyazaki père qui a travaillé le scénario.
C'est en particulier l'honneur et la mémoire des ancêtres qui sont montrés dans ce film, que ce soit celles de la famille ou celles des anciens qui ont forgé l'histoire et la culture du Japon. D'où d'ailleurs le titre du film, dû à la symbolique du coquelicot, qui elle-même vient d'un poème de John McCrae : il représente la mémoire des anciens combattants et du sang versé, comme le fit le père d'Umi.
C'est dans cet esprit qu'il faut regarder ce film, car en effet, le film n'a beau durer qu'une heure et demi, il aurait pu être résumé en une heure. Peu de surprises surviennent et le dénouement est assez vite prévisible.
Nulle action remarquable, si ce n'est le désir de tous les étudiants de lutter pour leur histoire, là où un film américain nous aurait montré les bienfaits que peuvent apporter la technologie. On notera aussi un soupçon de poésie et d'optimisme face aux interprétations que les protagonistes font de ce qui leur arrive.
L'animation n'apporte rien aux styles habituels du studio : les dessins sont faits à la mains et ressemblent à ceux que l'on retrouve dans d'autres Ghibli ce qui les rend si caractéristiques, et si charmants. La musique est composée par Aoi Teshima, ce qui ne vaut pas un Joe Hisaishi, mais reste très agréable à entendre et est entraînante dans l'histoire.
La Colline aux Coquelicots n'est pas un Ghibli transcendant. Mais ceux qui aiment inconditionnellement les œuvres du studio seront satisfaits en visionnant celle-ci. Nul fantastique comme le ferait Hayao Miyazaki, mais il y a bien présence des valeurs que défend celui-ci dans un film qui est tout métaphorique, de sa réalisation à son titre.