Jouons là carte sur table, La colline aux coquelicots, pour un Ghibli, n'est clairement pas à ranger dans la catégorie des oeuvres tels Chihiro, Mononoké ou encore le Château dans le ciel. Non pas que ce film soit mauvais non non, mais disons plutôt qu'il n'en a pas l'aura, nous avons affaire là à un film d'animation secondaire des studios emblématiques de Totoro. La colline aux coquelicots ("Kokuriko zaka kara" de son titre original) est un film d'animation Japonais sorti en 2011 et réalisé, non pas par le magicien Hayao Miyazaki cette fois mais par son fils, Goro Miyazaki (quand bien même le père a quand même contribué à l'écriture du scénario). Le film raconte l'histoire d'Umi Matsuzaki, jeune lycéenne de 16 ans vivant de le Yokohama des années 1960. Chaque matin avant d'aller en cours, Umi hisse les drapeaux en haut du mat sur la colline de sa demeure en espérant le retour de son père, grand capitaine dans la marine Japonaise parti en mer pour la guerre de Corée. Sans compter sur l'éloignement de sa mère parti travailler aux USA, Umi en tant qu'aînée doit continuer de veiller sur la maison tout en menant sa vie de lycéenne. Un quotidien scolaire qui se voit néanmoins bouleversé par l'arrivé du beau Shun Kazama pour qui Umi ne tarde pas à éprouver des sentiments amoureux. Au fur et à mesure les deux se rapprocheront mais de plus en plus leur relation se voit menacée par le retour à la surface d'un énigmatique secret concernant leur naissance. Voilà pour le pitch global du film. Et qu'en est il de ce film, eh bien comme je l'ai dis nous avons là un Ghibli secondaire...mais qui dit secondaire ne dis pas pour autant qu'il ne vaut pas le coup d'oeil et malgré sa non prétention dans son histoire romantique, la colline aux coquelicots n'en demeure pas moins une oeuvre de la japanimation tout à fait rafraîchissante avec une jolie touche de romance. l'histoire n'a rien de bien sorcier, nous assistons à une romance entre lycéens simplette, formule déjà hyper exploitée mais qui est traitée avec soins et vu qu'elle constitue le coeur même de l'intrigue, elle bénéficie d'un développement complet aux étapes et à l'évolution bien détaillée avec en plus un cadre contemporain réaliste qui rend l'ensemble très vrai. Contrairement à pas mal d'autres productions du studio, ici, point de fantastique quelconque, de grandes leçons écologiques ou même de trace de la signature type d'Hayao avec l'habituelle présence du thème de l'aviation. La colline aux coquelicots prône donc un réalisme absolu; ce qui n'est en rien dérangeant mais on regrattera un manque d'originalité, non aidé par un manque de rythme assez pénalisant d'un récit linéaire. On est jamais vraiment surpris malheureusement, on suit les personnages dans leur vie quotidienne et l'évolution de leur relation/sentiments mais l'ensemble est mince voir même vide, sans rien de bien spécial à proposer. On peu reprocher également, malgré un regain d'intérêt vers le milieu du film avec le véritable élément perturbateur:
le voile de mystère concernant l'ascendance de Shun dont ce dernier aurait le même père qu'Umi. Les deux ne savent plus comment se parler et n'arrivent plus à se voir, hésitants entre une relation frère/soeur et une relation petits amis (tout en sachant que le choix de l'une annulera la possibilité de la deuxième).
C'est sensé être très triste comme révélation, on s'attend à voir les personnages s'effondrés en pleurant chacun de leur côté mais là c'est trop vite réglé, passé sous silence; on insiste pas assez sur les sentiments à ce moment qui est pourtant le moment crucial du film. Qui plus est l'ensemble qui cherche à être dramatique ne l'est du coup malheureusement pas. Niveau personnages, ils sont pourtant bien développés, leur background est bel et bien là, il nous intrigue mais je sais pas, ça bloque à un endroit....sans doute à cause de la sous intrigue de
la rénovation du bâtiment du quartier latin par l'association des clubs,
une histoire "second plan" très typée school life/drama qui reste agréable à suivre (un bel exemple de travail d'équipe) mais ne captive pas en fin de compte.
Les graphismes sont correcte mais loin d'être bluffants quand à la musique, elle ne marque pas; Satoshi Takebe n'a pas le talent de Joe Hisaichi.
Ainsi donc pour conclure, la colline aux coquelicots est une jolie histoire d'amour, un drama made in Ghibli à l'écart des chefs d'oeuvres de Miyazaki qui constitue une oeuvre de la japanimation honnête mais qui ne restera pas dans les mémoires. Sachez le avant de vous lancer, dîtes vous bien que Goro Miyazaki n'a pas l'immense talent de son père mais s'en sort pas si mal que ça, la preuve, c'est jolie, poétique et divertissant. 13,5/20