Une jeune femme, dévouée à son travail d'infirmière, va commencer à fréquenter un photographe de guerre. Mais encore sous le coup de la disparition de son mari, elle lutte malgré elle pour ne pas céder, mais l'amour est plus fort que tout, malgré les préjugés raciaux les concernant. Car l'histoire se passe à Hong Kong et cette femme, incarnée par Jennifer Jones, est eurasienne...
Une très belle histoire d'amour, traitée avec pudeur et sensibilité, qui relate au fond une romance qui a peu de chances d'aboutir, mais dont les personnages vont vouloir se persuader du contraire au nom de leurs sentiments. Cet homme, joué par William Holden, est un photographe séparé de sa femme qui ne veut pas divorcer, elle représente un pont entre l'Europe et l'Asie et de par sa nature spéciale, son entourage lui fait comprendre que s'unir à un homme blanc n'est pas forcément bon pour sa carrière.... D'ailleurs, leur premier rendez-vous à la plage ne finit non pas par un baiser, mais par deux cigarettes qui s'allument en se touchant ; rien que ça, on voit que Henry King n'est pas un faiseur et qu'il a de belles idées. Tout comme celle, dont je ne veux pas révéler la fin, qui concerne une soupe rouge, et qui une excellente idée de montage à la Lawrence d'Arabie pour ceux qui voient de quoi je parle.
Malgré que durant le tournage ils ne pouvaient pas se supporter, William Holden et Jennifer Jones font un très beau couple à l'image, avec cette dernière qui a comme une sorte d'armure, du fait qu'elle aurait renoncé aux sentiments après la mort de son mari, mais on sent bien celle-ci vaciller peu à peu aux avances du beau gosse. Mais 1955 est également l'époque de tensions raciales, de guerres en Asie, et ça sera aussi le temps des adieux...
Pour terminer, La colline de l'adieu (la colline étant le lieu clandestin où ils se donnent rendez-vous) est également un portrait saisissant de Hong Kong à cette époque, avec des bateaux de pêche à profusion, et l'Asie qui est montré comme un ailleurs paradisiaque.
Énorme surprise que cette romance adulte, mise en musique avec talent par Alfred Newman, qui montre que l'amour peut dépasser les frontières, pour le meilleur et le pire.