Mais quelle claque, j'ai l'impression de me répéter quand je parle de Lumet, mais que dire d'autre, depuis que j'ai découvert 12 Angry Men il y a quelques années.
Ce prodige du cinéma Américain sait tout faire et à chaque fois qu'il s'attaque à un sujet, il nous transporte littéralement dans l'univers qu'il traite, que ce soir une salle de procès, une banque, ou un journal, l'effet est le même et nous laissera à terre un bon moment après le générique de fin.

Dans The Hill, nous voilà plongé en Lybie sous une chaleur harassante et plus précisément dans un camp disciplinaire censé reformée des soldats aux nombreuses tares, le cadre est rapidement posé lors d'un plan séquence impressionnant qui donne une idée de l'ampleur de ce qui attend nos 5 nouvelles recrues aux profils cosmopolites. Des personnages qu'on apprendra à connaitre avec parcimonie et auxquels on s'attachera rapidement face à l'injustice à laquelle ils seront confronté durant leurs séjours. Car ce n'est pas seulement les conditions climatiques extrêmes qu'ils devront appréhender, il faudra faire face à une menace plus imposante, un tortionnaire sadique adepte de sévices en tous genres et utilisant à outrance une colline artificielle.

La caméra de Lumet est partout et nous invite de manière intime dans ce camp pour ne rien rater, plan séquence, serrés, larges ou en contre plongée sont en rendez vous pour notre plus grand plaisir. La réalisation est comme toujours brillante de réussite, captant avec soin et finesse la moindre parcelle des émotions de nos personnages, leurs appréhensions, leurs rares moments d'euphorie, la crainte, la fatigue, la haine, tout est millimétré et interprété avec une telle conviction par les différents acteurs que notre regard ne quitte pas l'écran une seule seconde.

Sean Connery à ldes années lumières de son rôle de Play Boy dans James Bond est ici un monstre de charisme et se trouve sublimé par la caméra de Lumet, et parvenant lors de chaque scène à se montrer imprévisible tantôt inquiétant à souhait, prêt à sauter à la gorge de son interlocuteur, tantôt protecteur avec ses camarades. Un jeu tout en nuance qui donne le change face à l'enflure de sergent auquel il est confronté.

The Hill est une véritable petite tuerie, une poignée de note seulement sur Sens Critique, ne lui fait absolument pas honneur. Lumet n'est jamais aussi fort que dans le huis clos et la dénonciation de différentes institutions, la Police, les médias, le système judiciaire. Et maintenant l'armée, cloisonnée dans ce camp étouffant dans lequel chaque goûte de sueur versée semble si réelle, tout le monde en prend pour son grade et nous on en redemande. D'une précision et d'une efficacité affolante, il vous faut rapidement découvrir ce petit chef d'oeuvre concocté par notre réalisateur hors pair, moi je suis encore KO.

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