Pour sa deuxième réalisation, Julie Delpy surprend en choisissant un film biographique sur Bathory, un Marquis de Sade féminin, obsédée par sa beauté. Avec des pointures du cinéma européen (Daniel Brühl, William Hurt), elle fait donc de son mieux pour incarner la comtesse démoniaque. C'est vrai que Delpy a comme un don pour personnifier cette distance durement éprouvée, cette froideur calculatrice, cette arrogance défensive. Le résultat est un long-métrage étouffant, qui ne fait pas dans la tradition du film historique français. Delpy est sa propre référence. C'est déjà beaucoup. Après on peut pas dire que le film est captivant du début à la fin, mais l'ambiance est tenue jusqu'au bout, et devient progressivement plus ténébreuse jusqu'aux atrocités de la fin. Un film très personnel, une prise de risque énorme pour Delpy de se présenter sous ce jour dans son film, et on peut dire que dans ce sens, elle arrive à un accomplissement certain.