Désolé pour les fans, mais je vais pas y aller pas quatre fromages : Lina Romay a la grâce d'un silure échoué. Ces interminables scènes de tortillage avec une souplesse de bûche de sapin m'inspirent plus le malaise qu'une quelconque sensualité.


Les scènes de sexe ne savent pas se positionner, au sens figuré comme au sens littéral : on voudrait bien faire de la pornographie, mais on n'a pas le droit parce que c'est de l'érotique, alors on fait prendre des positions totalement improbables et tue-l'amour aux acteurs, on se suce la cuisse et on se frotte le dos, on se regarde en tournant une centaine de fois sa langue dans sa bouche.


Les cadrages sont catastrophiques, même la mise au point est aléatoire pendant les scènes où ça bouge un peu trop.


L'éclairage, tantôt sur-exposé, tantôt bouché, repousse aussi les limites de l'amateurisme.


Côté acteurs on n'est pas beaucoup mieux que chez Jean Rollin : à part Jack Taylor qui a à peu près une gueule et une voix, c'est pire que le club de théâtre du village de soixante-six habitants d'à côté de chez vous. Non sérieusement, déjà chez Rollin ça me fascine, je comprends pas comment on peut jouer aussi mal. Ça relèverait presque de la performance bressonienne si au moins c'était fait exprès.


Enfin, sur l'écriture, difficile de se prononcer tant le scénario est rendu opaque par un montage qui n'a absolument aucun sens : qui sont ces nanas ? Qu'est-ce qu'elle va tout-à-coup foutre chez ces nanas d'ailleurs ? Qu'est-ce qu'elle va foutre chez le moustachu ? Qu'est-ce qu'elle va foutre chez cet aveugle ? On provoque des rencontres entre des personnages qui n'ont aucun lien, sans la moindre logique, comme ça.


Faut vraiment être un grand sensible dans sa vie pour trouver de la poésie ou je sais pas quoi de fascinant dans ce machin. Arrêtez donc ce culte voué à Jess Franco dans le milieu ; le fait qu'un genre nous ait habitué à encore pire ne change pas qu'un film de merde ça reste un film de merde.


Je mets une deuxième étoile uniquement pour la moustache pas symétrique de Jack Taylor et l'emblème de capot qui bouge les ailes, ça c'était cool.

Scolopendre
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le 5 nov. 2021

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Scolopendre

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