Deuxième opus de la trilogie, cette deuxième partie troque le décor d'une mine contre celui dans camp militaire, un espace aussi vaste et dénué d'un quelconque attrait, toujours en Mandchourie. Le film s'avère vite éprouvant, tant les relations humaines sont d'une grande violence, verbale et physique. Et c'est ainsi pendant toute la durée du film, Coups pour un oui ou un non, brimades, humiliations voire supplices, l'ambiance qui règne dans ce camp est franchement détestable ; ce ne sont que suite d'aboiements, qui, à la longue, finissent par être franchement désagréables. Kaji est évidemment le bouc-émissaire d'une bande de militaires sadiques. Je me demande à la longue comment je peux me positionner face à un tel film. C'est une sorte de prise d'otage du spectateur, durant près de trois heures, un déchaînement de violence hurlé jusqu'au bout. Dans cet univers exclusivement masculin,l'irruption de Michiko apparaît comme surréaliste. Ces sont toujours des scènes un peu mélodramatiques, comme s'il y avait un problème dans le couple qu'elle forme avec Kaji. En opposition, le flirt avec l'infirmière s'avère bien plus simple. Le modus operandi est à peu près le même que dans le premier film ; visages filmés en gros plans lors des moments cruciaux, plans larges de la caserne et des paysages désolés de la Mandchourie. Une musique martiale accompagne ces moments où la cruauté de l'homme est à son apogée, basée sur une système très hiérarchisé, entre les anciens et les bleus. Kaji garde ses idéaux humanistes, en voulant dénoncer l'absurdité de la guerre, mais c'est prêcher dans le désert, tant la majorité des militaires sont exaltés, et ont une dévotion sans limite pour l'empire japonais. La guerre n'intervient que dans les dix dernières minutes, asymétrique, chars russes et mitrailleuses contre des fantassins japonais qui semblent bien désorganisés. La fin laisse penser que Kaji est le seul survivant.