Je n'étais déjà pas grand fan de la version de Melville, elle fait toutefois figure de chef d'oeuvre comparée à cette nouvelle adaptation disons très... xanaxée.
Qu'en retenir ? Il aurait fallu que Nicolas Boukhrief s'approprie l'histoire, on l'a connu par le passé plus expressif ou vindicatif avec ses scénarii. On aurait aimer également aimé y ressentir plus de fougue par rapport à cette relation sulfureuse. Ce n'est pas le cas. Le réalisateur se contente de filmer le roman sans en restituer la lecture entre les lignes. Cela tient aussi, force est de le constater à son actrice Marine Vacht. Son jeu est linéaire du début à la fin, totalement inexpressive au point que l'on se demande si elle avait vraiment envie de tourner. Cette platitude attitude est pour le moins horripilant.
Heureusement, il y a Romain Duris, radieux, qui retrouve enfin toute sa dimension d'acteur, il est le seul à vraiment nous faire croire à son personnage. Les autres acteurs se contentant d'occuper l'écran.
On peut saluer également le souci du détail au niveau de la direction artistique, méticuleuse jusqu'aux soucis d'authenticité des papiers peints. Bon c'est un détail certes mais quand on s'ennuie aussi fort, il faut bien trouver des dérivatifs en attendant la fin.
Bref, ce film au verbiage morne, nous rappelle à son bon souvenir une oeuvre au sujet similaire, le "Fou d'amour" de Philippe Ramos où l'on ressentait ce trouble, la force et quelque part cette folie incroyable que peut représenter ce type d'amour contrarié.
Mais contrairement à Ramos, Boukhrief ne semble avoir eu aucune ambition, aucun éclair de génie à vouloir adapter ce "Léon Morin prêtre". Il y manque l'essentiel... la marque de la passion, anéantissant complétement cette soporifique confession.