Récemment associés, Chrystèle et Christophe, forment un couple de personnels de maison spécialisé dans le chapardage. Et c'est toujours dans la précipitation qu'une fois leurs petits larcins exécutés, ils s'enfuient de chez leurs employeurs.
Etienne Chatiliez met en scène deux personnages de comédie d'autant plus sympathiques qu'ils sont simplets et, on le mesurera encore davantage dans une dernière partie inattendue, inconséquents. Cécile de France et Vincent Lindon s'amusent manifestement à jouer ces figures typées et cocasses (avec leurs tics, leur physionomie ahurie et, pour Cécile de France, un accent Ch'ti appuyé), voleurs invétérés auxquels on ne tiendra pas rigueur puisqu'ils dépouillent, sans méthode, des bourgeois plutôt mesquins, sinon antipathiques.
La comédie est plaisante car, au-delà des incidents de parcours du duo qui forment le scénario, du portrait attachant de Chrystèle et Christophe, Chatiliez sait mieux qu'un autre -on le sait depuis "Lavie est un long fleuve tranquille- ébaucher de façon caustique le contexte de la bourgeoisie de province (notons pour l'anecdote qu'André Wilms, le rigide époux et père Le Quesnoy, s''exerce ici dans un bref rôle de Groseille). La mise en scène et le scénario sont précis et, contrairement aux deux principaux protagonistes, futés. La performance des deux comédiens, pas simple parce que leur rôle les expose au surjeu, est tout à fait estimable.