Dans les premières minutes du film Tank ne laisse pas une bonne impression auprès de son rendez-vous. Il boit trop, lui demande de payer l’addition, lui fait des avances trop avancées. Le parfait gentleman. La pauvre malheureuse préfère rappeler son ex. Qui donne à Tank ce qu’il lui revient. Car pour arrondir les fins de mois ce dernier se fait payer pour le pire des salauds afin de ressouder les liens entre les couples. Tank partage un appartement avec son ami d’enfance, qu’il considère comme un cousin, Dustin, obsédé par une collègue de bureau, Alexis. Celle-ci préfère qu’ils restent amis. Désespéré, Dustin demande à Tank son aide.
Mensonge, sexe et amitiés. Ce retitrage du film vous est offert gracieusement.
Le charisme animal de Tom Cook fait des merveilles sur ce film, avec son regard brun canaille. C’est un Barney Stinson en plus dur. Kate Hudson joue le personnage féminin qui veut profiter de la vie, tandis que Jason Biggs incarne l’éternel bon ami.
Pas de fleurs, pas trop de niaiseries, le film reprend quelque codes de la comédie romantique, tels qu’une scène dans un mariage, une déclaration sous la pluie, mais le ton est bien plus cynique. Le sexe est même antérieur aux sentiments. Et c’est cette évolution de la relation entre Tank et Alexis, complexifiée par l’existence de Dustin, qui sera le moteur romantique. Entre eux deux, la relation est passionnée mais aussi fragile et hésitante, Tank a quand même certaines casseroles aux fesses.
Malheureusement, le cynisme des débuts s’émousse trop vite. Le côté bad boy s’estompe, tout comme l’espoir que le film bouscule d’un grand coup nos attentes. Comme si le film devait revenir sur des rails. Tank tombera amoureux, et le film ne propose rien de plus que dans d’autres films dans ce genre de situations : l’incompréhension, le déni, la bêtise, ce genre de trucs que nous autres vrais gens vivons intérieurement mais qui dans de tels films prennent des proportions exagérées.
Évidemment, Tank va vouloir tout faire capoter, dans une scène tellement classique, vous savez la péripétie finale, celle qui fait croire que ce n’est plus possible, mais en fait si. Heureusement, comme dans tant d’autres films, la femme pardonne tout. C’est beau l’amour.
Le film ne s’achèvera pas sur un mariage. Il garde un peu de son mauvais fond. Mais il montrait un cachet particulier, un ton désabusé, cynique. Et pour le dire franchement, jouissif, où tout était possible. Le premier rendez-vous est incroyable, celui avec la religieuse aussi. Avec le personnage de Tank, salaud mais malgré tout au bon fond, le film avait une figure assez forte qui, d’ordinaire, était reléguée au second rôle, le vilain séducteur pour mieux comprendre ce qu’est vraiment l’amour. Le film tord ce cliché, en fait sa proposition principale, mais chute à garder la même tonalité. L’amour gâche tout. Malgré tout divertissant, parfois relevé comme un bon verre de vodka, mais la promesse n’est pas tenue.