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La Corde est l'adaptation d'une pièce de théâtre et cela se ressent logiquement dans la mise en scène d'Alfred Hitchcock, qui nous fait bénéficier qui plus est de formidables trouvailles de réalisation. Ainsi l'on entrevoit le dépôt de la fameuse corde dans un tiroir de manière subreptice, entre deux mouvements de porte battante ; ainsi l'on suit la conversation des protagonistes pendant que la caméra reste fixée sur le coffre dans lequel git le cadavre... Sans parler de l'arrière plan de la ville où l'on voit les heures défiler à la faveur des couleurs mouvantes du ciel.
En dehors la qualité esthétique du film il convient aussi de louer un scénario simple mais efficace et qui à le mérite d'être original sur certains points. Ainsi les auteurs du meurtre ne se contentent pas de l'acte en lui-même et cherchent (en tout cas pour l'un d'entre eux) à la magnifier, tant par la prise de risque que par la volonté de s'adjoindre un potentiel complice qui s'accorderait aux idées horribles de notre tandem.
Cette thèse d'une sorte de permis de tuer pour une élite qui aurait le droit de réduire la masse populaire et inférieure est en effet la motivation des deux coupables, à l'aune d'une théorie mal comprise de leur ancien professeur.
Celui-ci va se faire détective d'un soir et va chercher à comprendre la vérité atroce qui se cache derrière la nervosité d'un des meurtriers. Entre interprétations de comportement étrange et déductions de faits dissimulés, auxquels il convient d'ajouter de petites découvertes (le chapeau de la victime), le maître parvient à découvrir ce qu'il s'est passé et n'en est que plus bouleversé, surtout quand il réalise qu'il a, contre son gré, provoqué la motivation de ce meurtre.
Le film est passionnant de bout en bout même si l'on ne peut s'empêcher de regretter que la conversation sur les idées inconvenantes du plus inique des deux meurtriers ne soit que survolée, balayée par le silence du père de la victime, et que l'on retombe sur des futilités par la suite. Nul doute que le film aurait gagné en épaisseur en attachant plus d'importance au mobile qu'à la mise en place du meurtre, tout du moins une part égale.
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