Il fallait un alibi au réalisateur pour nous resservir un film sur sa terre natale, le Chili. Comment évoquer une fois de plus la dictature de Pinochet et comment faire pour déplorer le néolibéralisme qui sévit en Amérique latine comme partout ailleurs ? Une idée ! On va prendre un témoin : la fameuse Cordillère des Andes. Elle est belle, elle fournit de belles images au cinéaste et peut servir de lien avec le propos politique et partisan du film puisque c'est avec ses roches qu'on a pavé certaines rues de Santiago (incroyable, non ?). Pour le reste, on voit des amis du réalisateur, le plus souvent en plan fixe comme dans n'importe quel mauvais documentaire, parler de leurs souvenirs de la dictature ou de leurs actions contre celle-ci. On apprend ainsi que la dictature, c'est mal, que ça opprime les opposants et que c'est très violent. Quelle leçon ! Je soupçonne Guzman de ne plus savoir comment s'excuser d'avoir fuit sa patrie en lui adressant des messages d'amour et de résistance à distance. A moins qu'il ne cherche très prosaïquement à exploiter encore un peu le filon qui, comme toute chose, se tarit inexorablement.