La Couleur des sentiments par PierrickB1
Dans la ville de Jackson, Mississippi, dans les années 1960, trois femmes que tout oppose, vont nouer une incroyable amitié. Elles ont le projet secret d'écrire un livre, remettant en cause les conventions sociales sensibles de leur époque. À travers cet engagement, elles vont pouvoir trouver le courage de bousculer l'ordre établi et d'affronter les habitants de la ville refusant tout changement.
La Couleur des Sentiments est nominé aux oscars dans la catégorie meilleur film, meilleure actrice pour Viola Davis, ainsi que deux nominations pour deux actrices de seconds rôles : Jessica Chastain et Octavia Spencer. J'en suis toujours à me demander s'ils ne se sont pas trompés entre les Academy Awards et les Razzie Awards.
Les décors, maquillages, coiffures et costumes du film nous restituent bien l'époque. Maintenant qu'on a donné tous les bons côtés du film, on peut s'attaquer au reste.
Le film traite donc de la ségrégation, en stéréotypant les blancs riches d'un côté et les noirs pauvres de l'autre, La Couleur des Sentiments est un film humain, voir « guimauve », c'est encore et toujours une histoire classique où le personnage principal se bat contre sa famille pour protéger les gentils, le tout dans un petit quartier donnant au film un air de Desesperate Housewives des années 60. Alors certes le scénario se suit sans incohérence directe, mais il se perd dans le « trop gentil », dans le peu original, dans le film ayant une vocation humaniste se finissant avec un long travelling où le héros pleur et puis sourit en se remémorant toute son aventure (si je vous spoil ici la fin du film, je vous spoil aussi les trois/quarts des films américain).
Les acteurs jouent les cruches comme des cruches, c'est à dire très mal et sans aucune caractérisation. L'idée est discutable mais aurait put être intelligente, malheureusement le film de cette faute devient très vite agaçant. Bryce Dallas Howard doit signer dans ce film sa plus mauvaise performance, elle baigne dans un film où chaque acteur se surpasse dans sa nullité, avec des gestes et des paroles programmés et donc trop mécaniques, des larmes et des rires sur commande, des énervements avec des mouvements raides : on se croirait dans une série télé où l'on tombe très vite dans le sur-jeu. Sur certains plans où une musique romantique au piano se fait entendre, on se croirait sur le plateau des Feux de l'Amour.
La Couleur des Sentiment est un film guimauve sur l'histoire américaine, il donc doit automatiquement faire partit des Oscars. Je ne suis pas pour le racisme, bien au contraire, je pense juste qu'il y a dix mille façons de traiter du même sujet de façon plus originales et de ne pas tomber dans le cliché, au lieu d'avoir un film bon marché qui se regarde en fermant les yeux.
Pierrick Boully