Les vingt premières minutes du film sont tout bonnement insupportables.
Au prétexte de faire passer la sensation d'incommunicabilité entre les êtres, la réalisatrice nous inflige un flot interminable de monologues hurlés où personne n'écoute son conjoint, son collègue ou son voisin. Le tout sur un ton qui se voudrait humoristique, pour ma part j'ai trouvé ça insoutenable.
Par la suite, "La crise" offre dieu merci de meilleurs moments, avec quelques réflexions perspicaces sur l'état du monde et les rapports humains, même si on frôle parfois les généralités ou le manichéisme.
Le casting quant à lui s'avère bancal : Patrick Timsit en idiot du village alcoolique mais au fond TELLEMENT gentil et humain, ben moi perso ça ne m'inspire aucune empathie, désolé.
La direction d'acteurs est tellement désastreuse que tout le monde surjoue en permanence, même les moins mauvais tels que Vincent Lindon ou Maria Pacôme. J'ose espérer que c'est un effet volontaire.
"La crise" apparaît donc comme un film assez pertinent sur le fond, mais hyper mal foutu sur la forme : les thématiques sociétales et l'humanisme exprimés par Coline Serreau sont toujours d'actualité, tandis que le film proprement dit apparaît déjà affreusement daté.