Après Marjane Satrapi avec « The Voices » (une franche réussite) voici encore un réalisateur français de talent à s’embarquer dans un projet casse-gueule. Et malgré toute la bonne volonté du monde, si le script est inintéressant, ton film le sera tout autant. Mais loin de moi l’idée de retirer toute responsabilité à Joann. Sincèrement, t’es sûr d’avoir lu le scénario en entier ? D’avoir embarqué de vrais acteurs ? Il y a de quoi en douter…
Si cela sentait mauvais, pourquoi être allé le voir me diriez-vous ? Ben, l’actrice principale a, il faut le dire, un certain charme à défaut de savoir jouer correctement (à moins que ce jeu si artificiel ne soit un parti pris de notre chère Joann). La chevelure rousse au vent, le fusil sous le bras, on peut dire qu’elle fait une bonne tête d’affiche. Seulement, la beauté plastique ne fait pas tout. Résultat : l’impression toutes les cinq minutes de voir une publicité de bagnole, de parfum ou de fringues, avec la fille sexy qui fait la folle en gesticulant sur de la musique/sortant lentement de sa voiture sous une pluie battante/essayant des complets très classes dans une cabine d’essayage/s’allongeant dans un canapé moelleux et tendance… On peut continuer encore longtemps si vous voulez.
« J’ai jamais vu la mer ». Cette phrase doit être répétée au moins quinze fois durant le film par notre chère Freya Mavor, jusqu’à l’écœurement. Pour vous dire à quel point la coquille est désespérément vide. Finalement, le titre résume bien le film.
Et tout ça pour quoi ? Une intrigue bizarroïde à prendre au premier degré expliquée de A à Z à la fin par le méchant comme dans un épisode de Scoobi-Doo. Joann, réalisateur émérite, semble s’être fendu la poire à faire ce film, mais prédit d’ores et déjà qu’il ne « plaira pas à tout le monde ». La vraie question Joann, c’est à qui ton film pourra-il plaire ? Et en passant, quels ont été tes véritables intentions en réalisant ce film ? On ne s’y ennuie pas (trop), mais bon sang…