A la veille de la pendaison d’Earl Williams (John Qualen), un criminel notoire, Hildy (Rosalind Russell) vient annoncer à son ex-mari et patron, Walter Burns (Cary Grant), qu’elle compte se marier et démissionner. Seulement, alors qu’elle fait ses adieux définitifs à son bureau, Williams s’évade, mettant la ville sens dessus-dessous. L’instinct de journaliste d’Hildy reprend vite le dessus, et la voilà sur le coup, à la recherche du scoop de sa carrière, pour la plus grande joie de Walter…
Alors qu’il vient de tourner l’un des sommets de sa carrière, L’Impossible monsieur bébé, Howard Hawks retrouve Cary Grant pour adapter cette pièce de Ben Hecht, un des auteurs les plus prolifiques du moment à Hollywood. Même si le génie comique de Hawks n’atteint pas les hautes cimes de son précédent bijou, on retrouve dans La Dame du vendredi son goût pour les dialogues crépitants, son rythme ultra-soutenu, et surtout son incroyable capacité à mêler et démêler d’inextricables situations dans un tourbillon qui ne laisse pas plus de répit au spectateur qu’aux personnages.
On pourra regretter que les dialogues hilarants du début du film retombent dans sa partie centrale, réduisant les éclats de rire, mais les quelques temps morts du film se trouvent sans peine compensés par sa vision satirique de la presse, dont la caricature est d’une justesse sans doute encore plus effrayante aujourd’hui qu’à l’époque, illustrant à merveille l’omnipotence de la presse et la corruption des politiques. Un tableau glaçant face auquel on préfère largement rire, afin de ne pas en frissonner…