Il aura fallu longtemps à la Hammer pour retrouver ses lettres de noblesse. Et oui, grâce à La Dame en noir, la célèbre boite de prod retrouve tous ses éléments qui ont fait son succès. Grace à James Watkins (Eden Lake), La Dame en noir permet non seulement de rappeler que la Hammer existe toujours mais, en plus, permet à Daniel Radcliffe de se débarrasser petit a petit de son image de Harry Potter.
L'histoire est celle de Arthur Kipps, jeune notaire de Londres, qui doit se rendre dans un village perdue de l'Angleterre afin de vendre un manoir dont la propriétaire vient de décéder. Mais apparemment la maison cache un sombre secret qui va entraîner Arthur dans un cauchemar interminable.
Dès les premières minutes, on sent l'envie du réalisateur de revenir au racine des anciens films d'épouvantes, ne serai-ce que le choix de l'époque du film, l'ère victorienne. En effet les grands films voire légendes de fantômes et de maisons hantées viennent de cette période. L'ambiance dépeint par la maison, l'esthétique, le décor et l'image nous rappelle ces films gothiques des années 50. Même la mort et le deuil sont des thèmes récurrents durant tout le film. Et pourtant Watkins sera aussi influencé par le cinéma d'horreur asiatique comme The Ring ou Dark Water, grâce aux passages éclairs de la Dame en noir et de nombreux jumpscare, ce qui constitue un exercice de style car il va mélangé deux styles de cinéma assez distinct pour en ressortir quelque chose de solide. Certes cela n'a rien d'original et toutes les ficelles ont déjà été utilisés maintes fois mais pourtant cela reste diaboliquement efficace car ,oui, La Dame en noir fait peur!
Grace à ses scènes de couloirs où rien ne résonne, le silence absolue, l'air glacé et Daniel Radcliffe qui est tout aussi terrorisé que nous, notre coeur palpite à chaque instant. Les moments d'angoisse sont très prenants, les plans utilisés sont très bien pensées pour la plupart: elles instaure un climat gênant et mettent mal à l'aise. De plus, les personnages renferment quelques choses de sombres, ils ont tous un passé douloureux, un fardeau à porté à tout jamais; à ce titre Daniel Radcliffe est incroyable de justesse, il réussit la prouesse assez difficile de nous faire oubliez le temps d'un film son passé a Poudlard.
Après certes, le film contient quelques problèmes comme par exemple un air de déjà-vu. Et oui, tout ce que vous verrez à l'écran vous l'avez certainement déjà vu dans pléthores de films, et certaines scènes vont sentir le réchauffé; mais cela ne gâche en rien le plaisir du film. De même que la scène finale qui risque de laisser certains personnes sur leur faim, malgré une fin digne de la thématique gothique mais pas un mot de plus par peur de spoilers.
Bref, La Dame en noir est une très belle tentative de retour de la part de la Hammer. Beau, sombre, froid, gothique, lugubre, porté par de bons acteurs, il remplit à merveille le minimum donné voir un peu plus (ce qui est loin d'être le cas pour beaucoup de films de ces temps-ci). Ils ne leur restent plus qu'à retrouver une certaines formes d'originalité et enfin ils pourront crier fièrement que non, définitivement, ils ne sont pas mort!