Soucieuse de revenir sur le devant de la scène, la Hammer adapte un bouquin de Susan Hill et confie la mise en scène à James Watkins, heureux cinéaste de l'éprouvant "Eden Lake". Changement de ton donc, Watkins passant du survival champêtre à la ghost story gothique. Si l'on peut déplorer le manque total d'originalité de l'histoire qui nous est contée, tout comme cette affreuse manie qu'a Watkins de construire la première partie de son film sur de gros effets faciles qui tâchent (et vas-y que je te fais sursauter avec un corbeau et de la grosse musique bien forte), une ambiance délicieusement malsaine vient peu à peu empreigner la pellicule, parvenant même à mettre le spectateur franchement mal à l'aise au détour d'une séquence ou deux, aidé en cela par une direction artistique de toute beauté, Watkins composant des plans absolument merveilleux, pendant que Daniel Radcliffe s'extirpe enfin de son rôle d'Harry Potter avec une réelle conviction. Pas le film du siècle mais une peloche honorable s'achevant sur un final jusqu'auboutiste d'une poésie certaine.