Un esprit sentimental et transgressif intacts, vieille canaille ! Je ne saurais dire dans quelle mesure l'univers fantasmagorique de "La danza de la Realidad", avec sa succession d'allégories baroques et d'artifices naïfs non dissimulés, apparait plus outrancièrement formel que "Santa sangre" ?! Peut-être est-ce dû à la disjonction des éléments du récit, trop impressionniste, au moins dans une partie du film. Le grotesque jouissif du règlement de compte adressé aux nazis, comme dans certains Tarantino (carnage frappant les satanistes en fin de "Once upon a time" ou vengeance enflammé au cinema dans "Inglourious Basterds"), apparait d'un goût cathartique discutable. Mais le film comporte de beaux moments, entre autre cette scène où la mère, sous l'effet protecteur d'un rituel magique, entraine son fils au café, parvenant à neutraliser le comportement antisémite des locaux présents (ils deviennent invisibles au regard !).
J'aurais adoré apprécier à sa juste valeur cette évocation auto-biographique, son testament probablement, tant la famille Jodorowsky y a engagé sa ferveur. Le style me bloque !