Après 23 ans d'absence, Alejandro Jodorowski (dont je n'ai pas vu les films précédents) revient avec un film plus ou moins autobiographique sur son enfance au Chili dans les années 1930, entre un père macho et admirateur de Staline, et une mère mystique et fellinienne qui n'arrête pas de vocaliser, le tout sur fond de dictature fascisante de Carlos Ibanez. Mais on pourrait caractériser les personnages tout autrement : chaque nouvelle séquence finit par démentir, en partie, ce qu'on croyait savoir des protagonistes. L'autre atout du film, tourné en grande partie dans son village natal de Tocopilla, c'est sa stylisation extrême (on en prend plein les yeux) : son chromatisme flamboyant, ses fantasmagories surréalistes qui sont autant de visions de cinéma.