. Un film dont le thème principal est le conflit s’avère toujours complexe et subtil à transposer à l’écran.
. Un film dont la précision des faits et la justesse des images reste d’une importance capitale.
. Un film dont il est le premier de son réalisateur, Roland Joffé. On a pourtant l’impression, en le visualisant, qu’il est l’aboutissement d’une longue carrière tellement la maitrise est grande.
Ce film est l’évocation de la prise de pouvoir cruelle des Khmers rouges au Cambodge en 1975, mouvement politique et militaire communiste dirigée par Pol Pot. Sa chute arrivera en 1979 avec l’intervention des vietnamiens. Le conflit cambodgien s’étendra cependant jusqu’en 1999, opposant l’armée gouvernementale à la guérilla khmer rouge et aux forces de Sihanouk.
Un génocide faisant au moins 2 millions de morts, soit plus de 20% de la population du pays à l’époque. Avocats, médecins, chefs d’entreprise, intellectuels, journalistes, anciens dirigeants politiques et militaires du Cambodge, cambodgiens vietnamiens, cambodgiens laotiens, chrétiens, bouddhistes, étudiants. Toutes les classes sociales ont donc soufferts même si les « bourgeois » étaient plus particulièrement visés.
Dans ce chaos à grande échelle, on accompagne Sydney Schanberg, journaliste américain et son interprète et confrère journaliste Dith Pran, qui, tous deux, voient le bilan s’alourdir, le sort s’aggraver et la position leur échapper. Mais eux choisissent de rester sur place, ce qui n’est pas le cas d’autres journalistes et diplomates.
Réfugiés à l’ambassade de France, leurs chemins se séparent et commence alors un long périple.
De retour aux Etats-Unis, Sydney Schanberg remporte le prix Pulitzer grâce à ses articles montrant la situation actuelle au Cambodge.
La diffusion et le traitement limité des informations rappellent ainsi la situation sur le territoire américain lors de la guerre du Vietnam dans les années 60 et 70. Il a donc fallu se battre, s’armer de patience et faire preuve d’intelligence sociale afin de réveiller les consciences du peuple et des hautes sphères américaines pour que le Cambodge ne sombre pas dans l’indifférence générale.
Cependant, les américains n’étaient pas prêts, économiquement, psychologiquement et moralement à apporter toute leur aide à ce peuple et déloger les communistes du pouvoir après avoir subi une débâcle sans précédant, d’une envergure colossale à tous les niveaux, lors de la guerre du Vietnam.
Sydney Schanberg, ne pouvant pas rester sans agir, décide de rechercher Dith Pran à travers le continent asiatique…
Brutal, émouvant, véridique, La Déchirure nous laisse stupéfait.
Note générale : 8/10