17 avril 1975 : date très noire de l'histoire de l'humanité ! Les Khmers rouges pénètrent dans Phnom Penh. Avec eux, fanatisés jusqu'à l'inconcevable par l'idéologie communiste, ce n'est pas la paix qui s'installe dans la capitale du Cambodge, mais au contraire un régime de terreur qui va traumatiser la conscience collective mondiale.
La force du film est de raconter une histoire vraie. Celle de Sydney Schanberg, du New York Times, et de Dith Pran, son assistant local. En couvrant les combats entre Khmers et troupes loyalistes, ils sont devenus amis. Ils ont assisté au piteux envol des diplomates et "conseillers" américains (avec la famille de Pran). Ils filment la 1re apparition des bandeaux orangés, gage d'exaltation populaire vite étouffée. Exode massif et exécutions sommaires : tout le Cambodge entame un long martyr... Pran sauve Schanberg, mais ne pourra se soustraire à l'Inquisition génocidaire en marche. Alors que le journaliste torturé par le remords reçoit le fameux Prix Pulitzer, son ami joue à cache-cache avec la mort dans les camps de rééducation des intellectuels. Avant de fuir à travers les charniers des "killing fields"...
Une odyssée de survie que la caméra montre crûment mais sans renchérir dans l'horrible. Et surtout, impossible d'oublier l'interprétation bouleversante de celui qui campe Dith Pran, le Dr Haing S. Ngor. Non professionnel, il a vécu à son niveau l'enfer de son modèle !
Désormais, le Cambodge tente "crânement" de surmonter son passé de têtes coupées par milliers et par mépris de toute forme d'intelligence !