La Déchirure (The Killing Fields) est le premier film de Roland Joffé, réalisateur britannique qui réalisera plus tard Mission ou encore Vatel. Ici, il choisit de traiter de la couverture du conflit au Cambodge qui dura de 1978 à 1999 par un journaliste états-unien Sidney Schanberg (Sam Waterston) et son interprète Dith Pran (Haing S Ngor). Après la prise de pouvoir par les Khmers rouges, ils se réfugient à l'ambassade avec les autres journalistes dont notamment le photographe Al Rockoff (John Malkovich) et expatriés. Cependant les sanguinaires Khmers demandent à ce que les cambodgiens sortent de l'ambassade. On sait qu'ils sont promis à une mort certaine s'ils le font. On essaie de faire un faux passeport à Dith Pran, l'interprète, pour le sauver, mais le subterfuge est découvert et il est obligé de quitter les lieux. Plus tard les ressortissants étrangers sont rapatriés. Le journaliste Sidney Schanberg aide la famille de Pran à obtenir un visa pour les états-unis et veille à ce qu'ils ne manquent de rien. Cependant il s'en veut d'avoir laissé son ami là bas. Qu'est-il devenu ? Contrairement à son épouse qui le croit mort, Sidney pense qu'il est vivant.

Si La Déchirure est un film poignant qui aborde les conflits en Asie du sud-est avec un angle différent de films comme Full Metal Jacket par exemple, il y a certaines scènes mémorables montrant les atrocités de la guerre, tel que cette petite fille qui se cache les oreilles au milieu des coups de feux, cette autre qu'on apporte à l’hôpital avec des éclats qui ont touché la colonne vertébrale, l'homme transportant l'enfant qui marche sur une mine antipersonnelle ou encore le moment où Pran découvre les rizières cimetières jonchées des cadavres de ceux que les Khmers ont éliminé, il y a un véritable problème dans ce film, et il est de taille. Si on n'a aucune notion un tant soit peu historique de ce conflit, on n'y comprend absolument rien, rien n'est expliqué correctement, et il faut donc en savoir au préalable un minimum sur ces événements pour comprendre le film.

On comprend ainsi tout juste que les Khmers sont appelés rouges car communistes. Ils viennent peut-être du Vietnam voisin ? Ils tuent tout le monde, on ne sait pas pourquoi. Que font les cambodgiens ? les états-uniens ? Les autres puissances ? Rien des tenants et aboutissants géostratégiques n'est expliqué. On peut noter aussi un début interminable et très lent qu'il aurait peut-être mieux valu utiliser pour expliquer la situation politique. Cependant, malgré ces défauts certains, c'est la partie survie de Pran qui m'a rappelé Onoda, que j'ai trouvé la plus intéressante du film.

Hunkarbegendi

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