Il y a de quoi être partagé à la vision de La déesse des mouches à feu. Du côté négatif, ce récit d'apprentissage, cette jeunesse intense dans le Québec des années 90, a des airs de déjà vu au cinéma qui n'en finit pas de scruter l'adolescence, parfois de manière sombre, ce qui est le cas du film de Anaïs Barbeau-Lavalette, mais sans nulle trace de moralisation face aux dérives des protagonistes, qui trouvent dans la drogue un dérivatif à une vie morne, où les adultes donnent un assez piteux exemple. Le côté répétitif de La déesse des mouches à feu peut agacer, la réalisatrice ayant choisi de vraiment se mettre dans les pas dans sa jeune héroïne, incarnée par Kelly Depeault, très impressionnante. Du côté positif, force est de reconnaître un vrai style au film; même si certains effets poétiques semblent un peu forcés, tout comme l'utilisation assez systématique de musique pour un grand nombre de scènes (plutôt bonne, il faut l'avouer, entre Portishead, Vivaldi et une réinterprétation de Voyage, voyage, décidément à la mode, après Compartiment N°6). Le film est très centré sur son sujet, presque de manière obsessionnelle, ce qui lui donne un sentiment d'enfermement recherché mais, à l'opposé, ne l'incite pas à tracer des lignes de fuite, si ce n'est oniriques ou hallucinées, en cherchant ne serait-ce qu'une piste narrative supplémentaire (celle des parents de l'héroïne est bâclée et évite de peu le cliché).

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2021

Créée

le 15 nov. 2021

Critique lue 213 fois

1 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 213 fois

1

D'autres avis sur La Déesse des mouches à feu

La Déesse des mouches à feu
DavidRumeaux
8

La déesse des mouches à feu !

Le cinéma québécois n’étant que bien peu mis en avant chez nous, il est bon parfois de revenir sur certaines de ses oeuvres… L’entrée dans l’adolescence, comme Catherine la vit, à 16 ans, est un âge...

le 18 avr. 2022

1 j'aime

La Déesse des mouches à feu
Cinephile-doux
6

Adolescence intense

Il y a de quoi être partagé à la vision de La déesse des mouches à feu. Du côté négatif, ce récit d'apprentissage, cette jeunesse intense dans le Québec des années 90, a des airs de déjà vu au cinéma...

le 15 nov. 2021

1 j'aime

La Déesse des mouches à feu
Ahsamba
3

Critique de La Déesse des mouches à feu par Ahsamba

Au Québec, au début des années 90s, la jeune fille rentre dans l'adolescence. Mais alors que ses parents divorcent, elle va dépasser les limites.En gros, c'est du sous Xavier Dolan. Alors déjà que je...

le 17 sept. 2024

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13