Pour une fois, je vais parler d’un court-métrage animé Disney qui fait partie des Silly Symphonies produits entre 1929 et 1939 et qui s’appelle La déesse du printemps (1934).
Celui-ci s’ouvre en chanson sur un paysage printanier coloré où Perséphone, déesse grecque de la végétation, danse joyeusement, entourée d’animaux et de lutins qui l’adulent.
Cette production fut l’une des premières tentatives des studios Disney dans l’animation d’humains et ça se voit à la façon un peu flippante dont Perséphone bouge, comme si son corps était en caoutchouc et dénué d’os (Gilderoy Lockhart, on sait que c’est toi ! lol). Vu que c’est elle qui devait servir de test pour créer Blanche-Neige plus tard, Walt Disney fut très mécontent de cette animation peu naturelle. Cependant, je trouve que ça ne nuit pas à la beauté générale du personnage donc ça passe à peu près.
Donc après que la déesse a pris place sur son trône, Hadès, qui ressemble plus à Satan au passage, surgit du sol dans une explosion de fumées, accompagné de petits démons armés de tridents. Dans un éclat de rire sardonique, il s’avance vers la belle et lui demande de le rejoindre dans son royaume souterrain. Alors qu’elle refuse, il l’emmène de force, laissant la Terre dans un hiver glacial. Ce bref échange indique que tous les dialogues seront chantés dans le style lyrique, ce qui rend un peu difficile de comprendre ce qu’ils disent mais rend l’atmosphère d’autant plus pesante lorsqu’on accède aux Enfers. Pendant que les démons festoient autour du feu (il y a alors de chouettes jeux d’ombre), Hadès s’efforce de rendre le sourire à sa captive en lui offrant diamants et bijoux, en vain. Perdant patience, il lui propose un marché : elle peut regagner la Terre si elle promet de revenir à lui la moitié de l’année. Celle-ci accepte. Ainsi, elle remonte sur la terre ferme et le printemps revient. Son pacte avec Hadès aura créé le cycle des saisons.
Si beaucoup peuvent trouver ce cartoon raté, en partie à cause de l’aspect expérimental de Perséphone, je lui trouve un charme inexplicable qui fait que je lui attribue 6/10.