Philippe, jeune cadre issu de la classe moyenne de la banlieue nantaise (M. Benoît Magimel), rencontre, au mariage de sa sœur, Stéphanie, dite Senta, jeune femme mystérieuse restant à prendre (Mme Laura Smet). Il s’en éprend, et les choses se compliquent vite quand elle lui demande de tuer quelqu’un pour lui prouver son amour. Il profite de l’annonce du meurtre d’un sans-logis du quartier pour feindre de s’être acquitté de cette charge. Elle pense devoir rendre la pareille. Il naît de cette symétrie un double quiproquo relatif à l’identité des victimes. L’intrigue vire inévitablement à l’aigre.
Le cinéaste ne s’attaque pas ici à la bourgeoisie et mêle ici un polar à l’habituelle confrontation des psychologies. Il renouvelle ici un peu son genre.
Le mélange des intrigues psychologique et policière combine deux données habituelles des œuvres chez Chabrol, bien que le polar n’ait plus vraiment été traité depuis les enquêtes de l’Inspecteur Lavardin. Et c’est la classe moyenne qui en prend ainsi pour son grade. Cette nouvelle variation du petit monde chabrolien met en scène une mécanique bien huilée, servie par une équipe d’acteurs de qualité, MM. Magimel et Lecoq rempilant du film de l’année précédente et Mme Aurore Clément opérant une réapparition au cinéma.
Assez légère et facile, cette œuvre s’avère plus fine qu’en apparence et condense assez bien les éléments récurrents de la filmographie du cinéaste. Il fait donc plaisir quand elle est appréciée.