Le film est infiniment daté et pour cause, avec des allusions assez précises à l'OAS. Libre aussi au spectateur d'associer le climat du début des années 60 et de la situation en Algérie avec les temps de l'Occupation allemande et de la Résistance. Le personnage central du film, interprété avec maestria par Maurice Ronet, est d'ailleurs hanté par des souvenirs de guerre où il avait fait preuve d'un moment de lâcheté, alors qu'il a été après coup considéré comme un héros. Très Nouvelle Vague dans son esprit, avec une voix off fort littéraire, La dénonciation bénéficie de la mise en scène racée de Doniol-Valcroze et de nombreuses prises de vue qui montrent le quotidien parisien des premières années de la cinquième République. On peut lui reprocher son scénario un brin nébuleux mais l'ensemble est fascinant pour le dilemme psychologique qui étreint le héros/salaud.