Ça n'est pas son genre...

Lors de vacances en Normandie, une jeune apprentie coiffeuse va tomber amoureuse d'un étudiant issu d'un milieu bourgeois. Ils s'aiment passionnément, mais leurs différences culturelles et sociales vont creuser un écart dans leur relation...

Couronné de succès à sa sortie, La dentellière est le premier film où Isabelle Huppert a eu le rôle principal, mais a marqué pour de bon de sa présence dans le cinéma français. Elle incarne une femme d'une grande discrétion, peu bavarde, et son côté effacé la rend touchante face à l'opposition qu'incarne Yves Beneyton, peut-être son premier grand amour. Cela donne droit à des scènes qui sont d'une grande délicatesse, comme leur première rencontre ou quand ils vont faire l'amour, c'est toujours fin et délicat. Tout comme la mise en scène de Claude Goretta, avec notamment une scène formidable qui est celle où son copain étudiant la présente à ses autres amis de son école, on sent une gêne terrible de sa part, comme si elle n'était pas présente physiquement parlant.

Finesse et délicatesse sont les deux termes qui ressortent en pensant à La dentellière, illuminé par Isabelle Huppert, mais tellement que son compagnon parait effacé. Mais en le voyant, car je ne savais pas du tout de quoi le film, j'ai tout de suite pensé à ce qui doit être son remake officieux, le formidable Pas son genre, de Lucas Belvaux, réalisé en 2014. Car c'est exactement la même histoire, avec la sensibilité de son temps, et je pense que si j'aurais vu le film de Goretta en premier, il m'aurait sans doute davantage marqué. Mais ça reste une très belle réussite, et on comprend en quelques plans comment Isabelle Huppert était déjà une grande comédienne. Sans en faire trop, mais en disant tellement sur sa nature effacée...