Lors d’un après-midi pluvieux, Emmanuel trouve refuge chez Hubert, le curé du village. Il y va serein puisqu’ils se connaissent bien tous les deux, sauf que ce dernier va abuser de sa confiance et désormais, plus rien ne sera comme avant.
Lorsqu’il était jeune, Emmanuel Siess était investi au sein de la paroisse, il était enfant de coeur et faisait partie de la chorale. C’est en août 1993, alors âgé de 13 ans, qu’il sera victime d’abus de la part du prêtre. 30 ans plus tard, c’est une lettre d’Hubert qui lui est adressée qui viendra tout chambouler dans sa vie et tout remettre en question (son père venait d’aller voir Hubert à son insu pour s’expliquer avec lui). Cette lettre sera l’élément déclencheur, celle qui lui permettra de franchir le pas, à presque 40 ans, d’aller déposer plainte.
Claudia Marschal dresse le portrait d’un homme à qui on a volé son innocence, celle d’un jeune garçon dont les parents (très croyants) ne l’ont pas cru lorsqu’il a osé leur en parler. Emmanuel n’a pas eu l’enfance qu’il aurait dû avoir, ayant grandi sans la surveillance de ses parents (trop occupés dans leur bar/restaurant), il pensait avoir trouvé refuge et conseil auprès d’Hubert, mais cette connaissance affective sera trompeuse et se retournera contre lui.
Le film alterne habilement l'enregistrement audio de sa déposition à la gendarmerie de son village, son appel au diocèse et sa rencontre avec l'archevêque de Strasbourg, tout en alternant avec des images d'archives en Super 8 et des séquences filmées avec Robert, son père et Virginie, sa sœur. Via sa déposition à la gendarmerie, on découvre de façon chronologique les événements qui ont précédés et suivi son agression sexuelle, il nous est difficile de ne pas y rester insensible.
La Déposition (2024) met en lumière les abus sexuels commis par des membres de l’Église et dresse aussi le portrait touchant de deux hommes (père et fils) qui vont apprendre à se réconcilier.
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