Quel dommage! Un début prometteur sur la politique européenne d'accueil des migrants clandestins, sur fond de discours politiques d'extrême droite italiens - en voix off ; nous sommes en Sicile. L'organisation express d'une visite surprise d'un camp d'accueil des migrants par Merkel et Macron met tout le monde en ébullition. C'est la meilleure partie du film: une comédie grinçante et ironique, voire un pamphlet, sur l'hypocrisie européenne.
Mais patatras: au bout de 15 ou 20 minutes:rencontre d'un fils en colère et de sa mère indigne; de plus elle est gay ce qui expliquerait l'abandon du fiston ado; et, cerise sur le gâteau, elle retrouve également une autre fonctionnaire européenne allemande et qui fut son amante ! Cette intrigue secondaire vient prendre le pas sur le sujet premier du film (vers lequel il n'y aura quasi plus de retour!); nous voici donc embarqués dans un règlement de compte a fleurets mouchetés entre les deux protagonistes (maman et fiston) laissant en plan les migrants, tout comme l'EU abandonne les migrants au milieu de vagues de la Méditerranée, sur des embarcations de fortune... Pa sûr que l'allégorie soit volontaire!!
Autre niveau du conflit: la maman est fonctionnaire de l'UE et le fiston - immature et activiste - milite dans une ONG qui remet en cause la politique hypocrite de l'UE concernant les migrants. Tout cela est confus et finit en queue de poisson.
Il y a un vrai problème de scénario (pour plaire aux productions sollicitées pour avancer l'argent nécessaire à la production du film? Probablement!).
Restent deux qualités mais mineures:
- un bon repérage qui permet des images de qualité - mais cela reste une production de cartes postales pour touristes souhaitant voir autres choses que les sempiternelles photos de la Sicile (Palerme, Catane, Cefalu, Etna, etc...
- et Isabelle Carré qui, malgré un personnage très superficielle, arrive à le rendre presque crédible; je ne dirai jamais assez tout le bien que je pense de cette actrice qui reste merveilleuse dans un film confus