Après Comme des voleurs (à l'Est) et Les grandes ondes (à l'Ouest) , Lionel Baier poursuit son tour d'Europe en allant cette fois au Sud. Si les grandes ondes était un film assez joyeux sur le fond, ode à la liberté (même si la conclusion incitait à rester vigilants et faisait allusion aux mouvements type Indignés), compte tenu de la nature des événements (la Révolution des Oeillets au Portugal), ce film-ci a un fond plus tragique (la crise migratoire). Ca n'empêche pas le film d'être souvent drôle, avec un humour assez percutant qui n'épargne personne : ni les institutions européennes, ni les ONG , ni les autorités locales (on entend des extraits de déclarations de Salvini qui se passent de commentaires) ou le traitement médiatique des événements. Le film est parfois un peu foutraque, avec des péripéties farfelues , mais jamais confus. Le message passe très bien . En marge de tout ça, le film est aussi une belle description d'une relation mère-fils un peu compliquée Quelques belles idées de mise en scène, comme l'envol des papiers, et interprétation épatante.