"Fat City" fait partie de ces films sympathiques des années 70's traitant du déclin américain. Pas un déclin économique seulement, mais moral. On s'attaque directement au fameux rêve de la réussite, le rêve du tout est possible en montrant que rien n'est simple, que tout finit mal, qu'il n'y a vraiment aps de quoi être heureux. C'est donc le portrait d'une Amérique de miteux qui se disent heureux. C'est un film pessimiste, mais drôle ; le ton reste léger tandis qu'on découvre le gouffre sans fin d'une misère américaine. La ruée vers l'or est bien loin derrière.
La construction dramaturgique est intéressante : on suit deux personnages dans leur quête du bonheur. Deux portraits qui s'entrecroisent. Les deux personnages sont bien construits mais ne présentent finalement que peu de différences. La narration est à l'économie, peu de choses se passent, les dialogues sont minimes.
Huston réussit à faire de la misère quelque chose de beau, de presque noble. Sa caméra suit les personnages au plus près, renforce la détresse psychologiques par des gros plans et des mouvements à l'épaule. Les acteurs sont vraiment très bons ; Jeff et Stacy ne sont pourtant tous les deux qu'en début de carrière et déjà ils laissent entervoir un gros potentiel.
Ce que l'on peut reprocher à Huston et Gardner, c'est de laisser un goût de trop peu : le sujet est fot, les personnages intéressants, mais ça manque de moments particulièrment mémorables, même si le film séduit de bout en bout. Au final, l'aspect contemplatif semble principalement être un effet de mode.
Bref, "Fat city" est un divertissement très agréable mais qui laisse sur la fin ; le film semble manquer d'un développement complet.