– Vous avez des enfants ?
– Moi ? Non.
– Tant mieux pour eux !
The Dead Pool devenu sous son titre français La Dernière Cible est le cinquième et dernier volet de la saga Dirty Harry, et je vous le dis de suite s'il reste divertissant c'est aussi clairement le moins bon car on est à mille lieux de l'esprit du premier.
Il faut oublier la noirceur et le cynisme du premier pour se plonger dans ce qui se rapproche plus d'une série B au budget à l'aise, oublier aussi l'ambiance désenchantée des seventies. Ici c'est les eighties et cela est clairement annoncé dès l'ouverture avec une vue nocturne depuis un hélicoptère sur la cité, un type de plan souvent usité dans le cinéma d'action américain des années 80.
Le scénario n'est pas le meilleur de la série, mais il égratigne le monde du showbiz et surtout un certain journalisme qui cherche plus le scoop croustillant qu'à informer les gens. Ce qui n'empêchera pas notre cher Harry de sympathiser, voire plus, avec la journaliste incarnée par Patricia Clarkson.
Après un hispanique, un noir et une femme il se retrouve avec un partenaire asiatique (qui pratiquera le kung-fu devant les yeux ébahis d'Harry) joué par le peu connu Evan C. Kim. Il est un bon second. On peut aussi découvrir Jim Carrey dans un petit rôle, et surtout Liam Neeson qui n'est pas encore une vedette du cinéma d'action.
La réalisation a été confiée à Buddy Van Horn, un yes man au service de la star. Il a tourné 3 films en tant que réalisateur à chaque fois avec Clint Eastwood, il s'est surtout occupé des cascades sur ses différents films. La mise en scène est la moins riche des 5 films, mais cela demeure correcte avec quelques bons passages comme la course-poursuite en voitures à travers les rues pentues de San Francisco, l'originalité vient d'un modèle réduite qui en fait une bombe.
Et bien sur il y a Clint Eastwood dont c'est la dernière apparition à l'écran dans la peau d'Harry Callahan ; l'un de ses rôles les plus marquants de sa riche carrière. Il est presque sexagénaire en 1988 or il incarne toujours avec délectation ce personnage hors-norme, sans oublier ses punchlines bien sentis. Lalo Schifrin signe, pour la 4ère fois, la B.O. avec des airs efficaces.