Cinquième opus des Dirty Harry, j'ai entendu dire que c'était le moins intéressant. Il va donc falloir que je ressorte ma panoplie d'avocat du diable pour défendre ce film. Certes, ce n'est pas le meilleur de la série, mais il n'est pas indigne, le film se hisse au niveau d'une bonne série B de luxe dans une décennie 80 où le polar était pléthorique, beaucoup ne peuvent en dire autant, et de toute façon, même un "petit" Clint, ça se regarde les doigts dans le nez !
Il est toujours agréable de retrouver ce bon vieux Harry, solitaire, individualiste, taciturne, incarné par l'indéboulonnable Clint, même si le scénario est prévisible, il y a des répliques ironiques inoubliables qui ont forgé le personnage de Callahan (Vous savez lieutenant, les avis c'est comme les trous du cul, tout l'monde en a un), de bonnes petites idées (la petite voiture télécommandée), une bonne scène d'intro, la musique efficace de Lalo Schifrin, et un casting intéressant, où l'on trouve Liam Neeson avant qu'il soit vedette (après de petits rôles dans Excalibur ou le Bounty, il montait d'un cran ici), de même que c'est la première (et courte) apparition de Jim Carrey dans un rôle de métalleux ; dans le reste du casting, Evan C. Kim fait une bonne association avec Clint en flics dévalant les fameuses rues pentues de San Francisco.
Peut-être que la Warner a obligé sa star à poursuivre la saga Dirty Harry, peut-être que Clint a voulu s'amuser une dernière fois avec son personnage fétiche, lui permettant de récolter du fric pour ensuite monter des projets plus ambitieux, peu importe, mais contrairement à ce que j'ai pu lire dans certaines critiques de presse, je ne le trouve pas si fatigué que ça. Il est peut-être flemmard au point d'appeler Buddy Van Horn, le chef cascadeur de tous ses films (et qui avait réalisé Ca va cogner), pour diriger ce polar nocturne, carré et brutal qui égratigne au passage le sensationnalisme des médias, mais Harry dégaine toujours d'un geste auguste son Magnum 44, en gros moi j'aime bien ce film !