A l’orée de ses 17ans, Mari et une amie décident de se rendre en ville pour se procurer de la marijuana. Ces dernières ne se doutent pas un instant qu’elles entrent dans la gueule du loup en acceptant de suivre un dealer qui fait partie d’une bande de sadiques meurtriers.
Dès son premier long-métrage, Wes Craven marquait les esprits, avant de définitivement laisser son empreinte dans l’Histoire du cinéma horrifique US avec le cultissime La Colline a des yeux (1977). Avec La Dernière maison sur la gauche (1972), il réalise le remake du film suédois La Source (1960) d'Ingmar Bergman et en restitue une œuvre d’une rare violence (le film fut interdit aux moins de 18ans dans bon nombre de pays, voir tout simplement interdit lorsque le film n’était pas purement et simplement censuré) et réalisée avec des moyens dérisoires.
Le film est scindé en deux parties bien distinctes, la première avec Mari & Phyllis, confrontées à cette bande de pervers sadiques, avec des scènes alternant entre le survival et le gore
(les filles se font violer et torturer, dévoilant notamment une scène d’éviscération),
avant que la deuxième partie vire vers le vigilante movie avec les parents de Mari qui, découvrant qu’ils hébergent sous leur toit les assassins de leur fille, vont se transformer en monstres assoiffés de vengeance
(l’émasculation buccale ou encore la scène de la tronçonneuse).
Le film ne laisse pas indifférent et choqua bon nombre de spectateurs et de critiques lors de sa sortie. Il détonne à la fois par son côté nihiliste et complaisant (notamment avec le duo de flics et la scène du camion à poules sur fond de banjo).
Il faut bien l’admettre, le film a pris un sacré coup de vieux et en même temps, il faut aussi le remettre dans le contexte de son époque, le slasher arrivait tout juste au cinéma et avec ce film, le réalisateur s’engouffrait dans un nouveau sous-genre cinématographique, à savoir le rape and revenge (un genre qui avait déjà connu un très grand film, avec Crime à froid (1973) de Bo Arne Vibenius). Si le film peut paraître désuet aujourd’hui, c’est parce qu’il reste très ancré dans son époque, très connoté 70’s. A noter enfin que Wes Craven produira plus de trente ans plus tard, un remake éponyme (2009), qui à l’image du remake d’Alexandre Aja (La Colline a des yeux - 2005), s’avère bien plus réussie que son modèle, c’est suffisamment rare pour être souligné.
(critique rédigée en 2006, réactualisée en 2021)
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➽ Film vu dans le cadre d’une thématique « Rape and revenge »