Rob Zombie ?
Échange de rôles : on ressent de l’empathie pour les méchants, on a du mal à comprendre les gentils ; violences en cascade : agression, viol insoutenable, meurtres… La dernière maison sur la gauche peut nous faire penser aux films de Rob Zombie. Et plus particulièrement à The Devil’s rejects.
Ce film est totalement sombre, malsain et violent. Il nous montre la plus mauvaise partie de nous-mêmes, ce que nous sommes réellement, à savoir des bêtes cachées sous des visages humains.
Tout va très vite en ce début de film : l’évasion de Krug, l’arrivée des Collingwood, l’enlèvement des filles, le meurtre de Paige, le viol de Mari, son évasion…
Barbarie, cruauté, violence gratuite, vengeance… Tant de mots pour définir ce film. Mais la clé est surtout la vengeance : Mari se fait violer et est laissée pour morte ? Qu’à cela ne tienne, ses parents prennent simplement soin de leur fille et décident de se faire justice eux-mêmes. On relativise, on se met à leur place.
En fait, ce film est un gros « Et si c’était vous ? ». Comme beaucoup, vous me direz, mais là, la frontière avec la réalité est tellement fine que l’on ne peut que se demander ce que l’on ferait à la place de ces chers Collingwood, au préalable présentés comme une famille aimante, unie malgré la perte d’un fils et d’un frère. Bref, tout est fait pour faciliter la corrélation nous/eux.
Réalisme et justesse
C’est donc maintenant que je veux en venir à cette volonté de réalisme prêchée par le réalisateur. On se prend une grosse claque quand Monsieur et Madame Tout Le Monde décident de martyriser trois personnes responsables des atrocités commises sur leur fille et sa copine.
On peut donc remercier non seulement la mise en scène mais aussi le jeu d’acteurs. Pas d’acteur connu, mais une très bonne interprétation qui nous offre une immense crédibilité. Tout passe crème, si je puis dire. On ne se pose pas de question, on vit le film comme si nous étions à la place des Collingwood.
Quelques faiblesses à noter
Tout d’abord, je tiens à dire que la scène finale est (rayez rien) : inutile, bête et laisse un mauvais goût au film. Cette scène est l’ultime vengeance du père où il fait exploser la tête de Krug dans un micro-ondes. Si cette scène n’avait pas été là, vraiment, la scène précédente aurait suffit à conclure le film, pas forcément en beauté, mais au moins, sans en faire trop. Là c’est du tape-à-l’œil, du « ça va plaire au public à sensation ». Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé cette fin et son absence ne m’aurait vraiment pas dérangée.
Ensuite, bien que réussie, la deuxième partie du film peut sembler pour certains, décroissante par rapport à la première partie. En effet, cette première partie est très réussie et nous met dans la bain tout de suite : tout s’enchaîne rapidement, on est ébahis devant le spectacle qu’on nous offre. Alors que pour la deuxième partie (que je situerai au moment où les Collingwood recueille Krug et sa famille), c’est un peu plus lent, du coup, l’habitude que l’on avait prise depuis le début s’éteint. On n’est pas déçus, mais un autre rythme s’offre à nous, et c’est déroutant.
En bref
J’ai beaucoup aimé ce film, ça ne fait pas de détail, ça parle de vengeance, c’est gratuit mais intelligent, tout est maîtrisé.